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  • Les étudiantes en médecine à la faculté de Montpellier au cours de la Troisième République by Jacqueline Fontaine
  • Natalie Pigeard-Micault
Les étudiantes en médecine à la faculté de Montpellier au cours de la Troisième République Jacqueline Fontaine Paris: L’Harmattan, 2016, 244 p., €25,50

L’ouvrage de Jacqueline Fontaine est le premier travail consacré à une étude de la situation des premières étudiantes de la Faculté de Montpellier durant la Troisième République. S’étant vu refuser son [End Page 567] inscription à la Faculté de médecine de Paris par l’assemblée des professeurs à la fin de l’année 1867, Mary Putnam est invitée par une Montpelliéraine à venir tenter sa chance à Montpellier. Elle ne le fit pas et devint, avec Madeleine Brès, Catherine Gontcharoff et Elizabeth Garret, une des quatre premières femmes inscrites à Paris comme étudiante à la rentrée scolaire 1868/1869. Avant 1875, seules trois facultésdemédecine permettaient de passer le doctorat: Paris, Strasbourg, et Montpellier. Aussi, cette étude est, comme le dit l’auteure, un complément précieux aux études faites sur la situation des étudiantes à Paris.

L’ouvrage consacre d’abord une grande partie à un résumé de l’histoire de l’instruction générale des filles dans le primaire et le secondaire, avant de s’attaquer à l’histoire de l’ensemble des facultés et des écoles de médecine. Une deuxième partie est ensuite consacrée à l’histoire des femmes en médecine en général. Nous ne rentrons dans l’histoire de la Faculté de Montpellier que tardivement, dans les deux derniers chapitres de l’ouvrage; le dernier chapitre étant consacré à la biographie de quatre femmes médecins qui sans cet écrit seraient restées dans l’ombre. Nous retiendrons de ce travail l’importance donnéeà l’immigration estudiantine des pays de l’Est, sans laquelle les étudiantes n’auraient quasiment pas été représentées, et peut-être même pas existées. Les étudiantes étrangères ont ouvert le chemin aux « nationales » comme l’on disait alors. L’auteure met également en exergue les origines sociales des étudiantes, montrant ainsi la forte représentation d’une minorité aisée et la difficile accession de la majorité à ce privilège que sont les études. Un autre point nouveau abordé dans ce livre est le parcours géographique de ces femmes, ainsi que l’ensemble des diplômes qu’elles ont pu obtenir.

Nous regretterons une structuration complexe qui oblige l’auteure à de nombreuses répétitions, comme sur l’histoire de l’école de médecine d’Alger, ou l’histoire de l’émigration estudiantine roumaine. Un index des noms propres en fin d’ouvrage aurait non seulement pu être utile pour le lecteur, mais aurait également permis à l’auteure d’éviter ces répétitions. Enfin, les illustrations manquent cruellement de légendes, de titres, et de renvois dans le texte. Sans même une table des illustrations, on ne sait d’où elles viennent et il est souvent difficile de savoir ce qu’elles représentent dans le discours de l’auteure.

Indépendamment de ces remarques, l’ouvrage de Jacqueline Fontaine, par une recherche systématique dans les archives de la Faculté de Montpellier, mais surtout par la recherche de descendants de certaines de ces pionnières, reste une source d’informations loin [End Page 568] d’être négligeable; notamment sur leur identité, leur parcours, leur avenir, mais également sur leur mode de vie. Les biographies à la fin de l’ouvrage permettent à toutes ces femmes d’être réintégrées pour la première fois dans l’histoire de l’évolution de la féminisation des facultésdemédecine.

Un pan de cette histoire, celui des parcours des étudiantes dans les diverses écoles de médecine avant le passage du doctorat à Montpellier, est d’autant plus pertinent, qu’il est notable dans cette faculté qui recrute entre autres à Alger et Nîmes avant de recruter dans sa propre ville. En cela, l’ouvrage montre une différence entre Paris et Montpellier, car même si à Paris se...

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