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Reviewed by:
  • Aspects écocritiques de l’imaginaire africain by Étienne-Marie Lassi
  • S. Pascale Dewey
Lassi, Étienne-Marie, coord. Aspects écocritiques de l’imaginaire africain. Mankon, Bamenda: Langaa Research & Publishing cig, 2013. isbn 9789956791255. 184 p.

Ce collectif rassemble de pertinentes analyses sur les enjeux socio-économiques environnementaux et littéraires de l’Afrique contemporaine à la lumière des théories postcoloniales et écocritiques. Il émane d’universitaires originaires du Congo, du Cameroun, du Gabon, du Togo, de Mayotte, et d’Afrique du Sud, expatriés pour la plupart aux États-Unis. Tous sont spécialistes de littérature francophone subsaharienne, de lettres modernes ou de littérature comparée et joignent leur réflexion à celle d’Etienne-Marie Lassi pour répondre aux questions fondamentales en matière de respect, de conservation, et d’exploitation présente et passée des richesses naturelles africaines. L’arbre symbolique et tutélaire africain, le majestueux baobab, étale sur la couverture ses nombreuses branches tortueuses sous un ciel de plomb. L’ouvrage s’ouvre sur deux pages de notes, d’esquisses biographiques suivies d’une liste des publications respectives et des coordonnées de chaque contributeur pour permettre la poursuite d’un dialogue avec les lecteurs. Un sommaire indique la page [End Page 170] de référence pour chaque contribution et précède l’introduction d’Étienne-Marie Lassi, professeur adjoint au département de langues de l’Université du Manitoba, qui s’intitule: “De l’engagement sociopolitique à la conscience écologique: Les enjeux environnementaux dans la critique postcoloniale.” Cette introduction comporte des notes, une brève bibliographie qui mentionne l’œuvre incontournable de Frantz Fanon ainsi qu’un collectif d’Oxford sur la littérature africaine. Étienne-Marie Lassi résume des points-phares et les théories illustrées ultérieurement dans chaque article avec quelques comparaisons quand ceux-ci se recoupent.

Le premier essai intitulé: “Le sentiment de la nature chez Abdou Salam Baco. Vers une autobiographie naturelle” émane de Christopher Cosker, de l’université de Mayotte, qui analyse Brûlante est ma terre, roman de la chaleur et de la violence qui se déchaînent tant dans la nature que chez l’homme. Ce roman rétrospectif en prose poétique s’adresse au père défunt du narrateur-personnage qui infuse le texte d’une dignité mystérieuse et mystique se voulant la recréation plus que l’imitation d’une vie. “Ce qui intéresse Abdou Salam Baco n’est pas seulement de proposer un texte narratif sur sa vie, mais un texte argumentatif engagé en faveur de son île: Mayotte” (35) assimilée à un paradis terrestre où le paysage est investi d’une valeur polémique. L’école comme la ville imposent d’autres codes que ceux, traditionnels, qui sont transmis à l’enfant. Elles sont donc perçues comme une sorte de prison tandis que le spectacle de la nature livre une force liée au sol de la brousse qui renvoie au caractère de l’auteur. Pour Abdou Salam Baco, le sentiment de la nature est moins la projection romantique factice de ses sentiments sur la nature que son inspiration par une nature qui le révèle à lui-même. L’essai suivant, “Espace diégétique, facteur de significations de la fonction romanesque de Sony Labou Tansi,” est signé Charles Yaovi Mensah Kouma et dénonce notre époque où “l’homme est plus que jamais résolu à tuer la vie” (45). Des tableaux retracent les toponymes des espaces fictionnels, des correspondances plausibles et des indices justificatifs pour l’ensemble de l’œuvre. Sony Labou Tansi attribue la pollution au manque de respect de la vie, anéantie dans des conflits armés ou malmenée par des dirigeants loufoques. Son texte se transforme en un réquisitoire contre l’homme qui ne parvient pas à lutter contre sa “barbarie naturelle” (69). Avec son article, “Littérature orale et questions environnementales en Afrique subsaharienne: Cas du Mutanga chez les Lega de la République Démocratique du Congo,” Maurice Amuri Moala-Lutebele explique la signification symbolique que revêt, à l’entrée du village, une corde d’amulettes tendue entre...

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