Abstract

Rédigé bien avant la création du terme “autofiction,” Le Premier Homme d’Albert Camus n’en constitue pas moins une œuvre qui reflète le bouleversement esthétique opéré dans l’écriture autobiographique. Cette œuvre, en racontant, sans en donner l’impression, la vie de son auteur, apparaît comme étant une autobiographie, mise en évidence par les lapsus notés dans la narration. Et Camus, en privilégiant la vraisemblance au détriment de l’invraisemblable, esquisse déjà cette pratique que Doubrovsky a nommée autofiction. Le présent article se propose donc de montrer le caractère ambigu de ce récit qui se situe entre autobiographie et autofiction. Une telle configuration crée l’avènement d’une nouvelle représentation de soi qui diffère de celles prônées par Philippe Lejeune, Serge Doubrovsky et Vincent Colonna.

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