Abstract

À lire l’œuvre poétique, romanesque et théâtrale de Sony Labou Tansi, on constate deux faits majeurs: les rapports étroits entre la fiction et l’Histoire, le lien ombilical entre les œuvres et la personnalité de l’auteur. La fidélité et, à la fois, la réfraction ou la dissonance caractéristique de ce lien amènent à parler d’une autofiction. Partant d’une lecture de sa poésie, de ses romans et de ses pièces de théâtre, cette étude voudrait montrer que, chez Sony Labou Tansi, la fiction inscrit à même sa trame un double procès d’écriture de l’Histoire et d’invention de soi. L’auteur s’y révèle un habile fabulator. On sait qu’en latin, ce mot signifie “conteur,” mais il ne faudrait pas perdre de vue que le conteur est, précisément, “inventeur” ou “fabricant,” voire “bricoleur” d’histoires. Nous examinerons quelques figurations par lesquelles le romancier s’invente une identité narrative, en inventant des histoires.

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