Abstract

À Taïwan, on accorde aux pères la préférence depuis longtemps, et l’introduction de la doctrine des intérêts véritables de l’enfant, attribuée au mouvement de réforme juridique féministe, est un concept relativement nouveau. Pourtant, les mouvements antiféministes de défense des droits des pères, répandus dans de nombreux pays, n’ont pas d’équivalents à Taïwan. L’auteure explore la relation inhabituelle entre la réforme féministe du droit relatif à la garde et la défense des droits des pères, et soutient que cette relation s’est développée dans un contexte où l’idée d’égalité formelle domine et où le développement d’arrangements pour la garde après un divorce constitue et reflète à la fois cette idée. La discussion commence par un examen de la façon dont la loi a favorisé les droits des pères, droits qui ont été contestés avant d’être revendiqués à nouveau en invoquant la neutralité et l’égalité des genres. L’article examine ensuite la réalité des arrangements de garde post-divorce, démontre la tendance vers une distribution « égale » et brise le mythe voulant que les tribunaux préfèrent les mères. Ces résultats mènent à la conclusion que les revendications à l’égalité formelle exprimées à la fois par le mouvement féministe et les défenseurs des droits des pères ont bloqué l’émergence d’un mouvement antiféministe en matière de défense des droits des pères. Il est aussi nécessaire d’engager une réflexion critique sur l’égalité formelle et d’entreprendre d’autres études empiriques sur la garde des enfants pour mieux éclairer la poursuite de l’égalité des genres.

Abstract

In Taiwan, paternal preference has a long history, and the introduction of the best interests of the child doctrine is a relatively new development attributed to the feminist legal reform movement. Yet anti-feminist fathers’ rights movements, which are widespread in many countries, find no counterpart in Taiwan. This article explores the unusual relationship between feminist custody law reform and fathers’ rights advocacy and argues that this relationship has been developed in a context where the idea of formal equality prevails and the development of post-divorce custody arrangements is both constitutive and reflective of this idea. The discussion begins with a review of how fathers’ rights were privileged in law, challenged, and then reclaimed in the name of gender neutrality as gender equality. It is followed by an investigation into the reality of post-divorce custody arrangements, which identifies the trend towards “equal” distribution and debunks the myth of the courts’ maternal preference. This finding leads to the conclusion that the chorus of formal equality by both feminist and fathers’ rights advocates has handicapped the emergence of an anti-feminist fathers’ rights movement. It also suggests the need for critical reflections on formal equality and further empirical studies of child custody that would better inform the pursuit of gender equality.

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