Abstract

Depuis leurs timides débuts lors d’actions solitaires et parsemées dans les années 1990, les militants des groupes de défense des droits des hommes en Inde ont développé un mouvement social bien organisé qui diffuse leur politique en utilisant soigneusement les réseaux sociaux, les pressions législatives et l’action directe. Ils représentent une variété de groupes ethniques et religieux, comptent plusieurs femmes en vue et reflètent une certaine diversité de classes sociales. Ils font l’usage abusif et cynique des lois civiles et pénales portant sur le mariage et la violence conjugale, en particulier, le déploiement simultané de lois multiples. À partir de mon travail ethnographique auprès de ces groupes, je décris ici leur compréhension du droit, de l’égalité et du genre. Au lieu de me concentrer sur leur évidente misogynie, j’examine leurs arguments pour analyser les défis internes et externes que soulève cette mobilisation pour la théorie juridique féministe. Il peut s’agir de répercussions inattendues de lois protectrices et de possibilités offertes par des normes d’égalité symboliques. Je soutiens qu’il est indispensable d’étudier les discours de ces groupes masculinistes pour déceler la contestation des genres et la formation des subjectivités.

Abstract

From faint beginnings in scattered solitary actions in the 1990s, Men’s Rights Activists (MRA) have emerged in India as a well-organized social movement, with careful political outreach through social media, legislative lobbying, and street action. They represent a range of ethnic and religious groups, include several prominent women leaders, and reflect some diversity of class positions. Their common target is the cynical misuse of civil and criminal laws relating to marriage and domestic violence, in particular, the simultaneous deployment of multiple laws. Based on my ethnographic work with these groups, I profile MRA understandings of law, equality, and gender in this article. Rather than focus on their obvious misogyny, I examine their arguments in order to explore the internal and external challenges to feminist jurisprudence thrown up by this mobilization. These include attending to unanticipated fallouts of protective legislation and the connotations of symbolic equality standards. I argue that MRA discourses are a crucial site for tracing contestations of gender and the formation of subjectivities.

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