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  • Jeunesse
  • Suzanne Pouliot
Cahiers Robinson, Filmer la classe 33 (2013). isbn 9782953617054. 202 p.

Filmer la classe retrace différentes représentations de ce lieu d’apprentissage, dès 1930. Pascal Laborderie s’attarde sur le film La Maternelle de Jean-Benoit Lévy et Marie Epstein, sorti en 1932. Ce film français se présente comme une parabole en faveur de la protection et de l’éducation de la petite enfance et s’inscrit dans la lignée des films d’éducation populaire qui ont vu le jour dans l’entre-deux-guerres, tout en exprimant les tensions sociales présentes au début des années 1930. Ce film montre également un changement de paradigme pédagogique, le passage d’une pédagogie centrée sur le maître à une pédagogie centrée sur l’élève, dans la foulée de l’Éducation nouvelle et de l’école de Maria Montesorri. Thomas Pillard retient La Cage aux rossignols et L’École buissonnière comme illustrations de la refonte de l’école républicaine.

Marie-Françoise Boyer-Vidal aborde “La représentation du jeu dans la littérature de poupée du dix-neuvième siècle,” sous la rubrique “Varia.” L’auteure décrit le nouveau regard porté sur l’enfant et la famille qui l’entoure, en s’attardant surtout sur les albums de poupée écrits spécialement pour les petites filles des milieux privilégiés de ce siècle. Ce genre littéraire, situé à la jonction de trois outils éducatifs majeurs, le livre, le jouet et l’image, se développe dans la foulée de la littérature pour la jeunesse qui connaît alors un important essor. En 1806, paraissent Les Jeux de la poupée ou Les Étrennes des Demoiselles. Cet album constitue “l’un des premiers du ‘genre’ qui fait d’une poupée le personnage principal d’une histoire” (152), et qui montre en alternance une page illustrée, à droite, et une page texte, à gauche. La nouveauté de cet album est de présenter une poupée animée, qui parle et manifeste des sentiments tout comme le ferait une fillette (153). Ce genre, développé entre 1820 et 1880, regroupe des albums, des romans, des contes, des nouvelles et des alphabets. Il se caractérise par une écriture théâtrale, soit “des tableaux, des épisodes et des dialogues, largement illustrés pour mettre en abyme le simulacre de la relation maternelle entre une petite fille et sa poupée” (153), créant ainsi un espace identitaire pour les petites filles, à la fois clos et domestique. Bochra Charnay présente quelques variations du conte de Cendrillon, de ses origines chinoises, situées vers 850–860 de notre ère, pour s’attarder sur un corpus restreint à l’Occident et au Maghreb, en tenant compte de la culture berbère et arabe. L’étude revient sur la structure narrative du conte, les origines étymologiques du nom de la protagoniste et la valeur symbolique de la cendre, tout comme celle qui est attribuée au soulier ou à la babouche, selon les cultures étudiées (171–84). La partie consacrée aux Notes de lecture résume une dizaine de parutions récentes dont Mame, deux siècles d’édition pour la jeunesse, recherche effectuée sous la direction de Cécile Boulaire. [End Page 189]

Suzanne Pouliot
Université de Sherbrooke, Canada
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