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  • Hydro-Québec et l’état québécois 1944-2005 by Stéphane Savard
  • Gonzalo Bustamente
Savard, Stéphane, Hydro-Québec et l’état québécois 1944-2005, Québec : Les éditions du Septentrion, 2013, 435 pages.

Ce livre de Stéphane Savard a la vertu de nous présenter l’histoire de la compagnie étatique d’électricité Hydro-Québec comme étant celle d’un acteur incontournable pour comprendre l’évolution de la société québécoise des soixante-dix dernières années. Il nous montre quelle a été la relation entre HydroQuébec et la société québécoise à partir des représentations sociales des acteurs publics, dont principalement celles des députés à l’Assemblée nationale du Québec, des responsables politiques et des dirigeants d’Hydro-Québec. Ces acteurs véhiculent les valeurs et les identités au fondement de la gouvernance du secteur énergétique au Québec.

Le livre est composé d’un chapitre d’introduction à l’histoire d’Hydro-Québec, suivie de trois parties sur les représentations sociales d’Hydro-Québec des acteurs étudiés et d’une conclusion. Selon l’auteur, chaque partie obéit à l’importance de telle ou telle représentation d’Hydro-Québec dans la structuration de l’imaginaire des acteurs politiques examinés. Ainsi, la première partie porte sur la représentation structurante de l’espace/territoire, soit le rapport à la nature (chapitre 2 et les modes d’occupation de l’espace (chapitre 3). La deuxième partie porte sur la représentation de la modernité, soit la modernité économique (chapitre 4) et le rapport à la science et à la technologie (chapitre 5). Finalement, la troisième partie porte sur le « faire société », dont le « faire société » au Québec (Chapitre 6) et « l’Autre autochtone » (chapitre 7).

Dans l’introduction, Savard avance que l’histoire d’Hydro-Québec a traversé huit étapes dont le prélude (1927 à 1944), la création d’Hydro-Québec (1944 à 1946), la consolidation et la croissance (1946 à 1960), la deuxième nationalisation (1960 à 1963), la grande expansion (1963 à 1972), les contestations et la recherche d’un équilibre énergétique (1972 à 1984), les revirements et les catastrophes (1984 à 1998) ainsi que l’étape de la déréglementation au virage éolien (1998 à 2005). Selon Savard, à la base de ces étapes, se trouve la décision des acteurs politiques de donner à l’hydroélectricité un rôle clé au sein du secteur énergétique au début, pour ensuite diversifier les sources de production énergétique, dans le but de répondre aux enjeux de la demande interne et externe.

Concernant les représentations de l’espace examinées dans la première partie, la représentation spécifique du rapport à la nature est passée d’une fierté de la domination de la nature (1944 à 1970), à une étape de préoccupations environnementales (1970 à 2005) pour se terminer par une approche en termes de développement durable (1990 à 2005). Les représentations spécifiques sur les modes d’occupation de l’espace traversent aussi trois moments, dont une première période d’industrialisation et de colonisation (lors du gouvernement de Duplessis), suivie d’une période fondée sur une conception utilitaire des territoires du Nord (lors de la Révolution tranquille), et d’une période de développement durable et d’espace partagé (depuis les années 1980).

Dans la deuxième partie de son ouvrage, les représentations sur la modernité économiques traversent également trois étapes. La première est marquée par l’industrialisation des matières premières (lors du gouvernement Duplessis), suivie d’une étape de contrôle des ressources et d’industrialisation (1960 à 1970), pour se terminer par une étape influencée par les idéaux néo-libéraux de la rentabilité et de la performance (1970 à 2005). Les représentations spécifiques concernant le rapport à la science et à la technologie vont quant à elles du « rattrapage du progrès » (1944 à 1960), à la démonstration de l’ingéniosité québécoise (1960 à 1980) à la réorganisation et...

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