Abstract

Dans le présent article, j’ai tenté de décrire comment j’ai amorcé ma formation et ma conscientisation en tant que juriste autochtone. Après avoir été formée à une faculté de droit canadienne et à une faculté de droit américaine, j’ai été éduquée sur la terre, les lois et les systèmes juridiques autochtones par une communauté autochtone. Les luttes que je décris et les histoires que je relate visent plus d’un objectif. Le premier objectif peut, je l’espère, aider les étudiantes et les étudiants autochtones inscrits en droit. Par cet article, j’aimerais vous dire que vous n’avez pas besoin de perdre les attributs incroyablement beaux et difficiles qui nous sont donnés à la naissance. Nos traditions juridiques autochtones nous permettent de critiquer, de remettre en question et de bâtir quelque chose de mieux. Le droit canadien peut nous donner l’impression que nos processus d’apprentissage et nos connaissances de fond sont marginaux. Ce sentiment instinctif qui vous dit que quelque chose n’est pas juste est très probablement ce qui se passe précisément. Faites-y attention, maitrisez-le et écoutez-le. Il fait partie de votre conscience critique et fera de vous un excellent penseur et peut-être un excellent juriste. Le deuxième objectif de la présente publication est de faire connaitre aux étudiantes et étudiants non autochtones les lois et les systèmes juridiques autochtones, et à les inspirer à poser des questions. Nous perdons tous et toutes au change si nous ne remettons pas en question l’ordre établi en cherchant et en provoquant la discussion. Cet article sert aussi à rappeler aux professeures et professeurs et au personnel des facultés de droit qu’ils ont une obligation d’aborder avec sérieux et rigueur la réalité des lois et des systèmes juridiques autochtones au Canada comme entité multijuridique. Nombre de nos étudiantes et étudiants le savent et le vivent—nous devons les connaitre, nous informer sur eux et les respecter. Finalement, j’ai écrit cet article afin d’introduire la notion de la praxis de la théorie juridique autochtone critique. Pour avoir donné le cours à une génération d’étudiantes et d’étudiants en droit et pour avoir eu des commentaires de quelques praticiens sur le contenu, je crois que la compréhension des lois autochtones en tant que praxis/pratique et non seulement comme une théorieest plus exigeante pour nous en tant qu’éducatrices, éducateurs, étudiantes, étudiants et praticiens autochtones.

Abstract

In this article, I have attempted to outline the ways and means in which I entered my training and understanding as an Indigenous legal scholar. This took me to a Canadian law school, an American law school, and finally to an Indigenous community that took responsibility for educating me in Indigenous lands, laws, and legal orders. The struggles I have detailed here and the stories I have provided serve a few purposes. The first is one that I hope assists Indigenous students attending law school. The purpose in writing this article is to let you know that you do not have to lose the incredibly challenging and beautiful stuff put in us by birth. We come from critical Indigenous legal traditions that allow us to critique, question, and build something better. Canadian law can make our processes of learning this and our substantive knowledge feel like marginalized information. That gut feeling you have that tells you something is not fair is very likely precisely right. Pay attention to it, hone it, and listen to it. It is a part of your critical consciousness, and it is going to make you a very good thinker and potentially an excellent lawyer. The second purpose for, and rationale behind, publishing this article is to provide an understanding for non-Indigenous students about the existence of, and need to ask about, Indigenous laws and legal orders in your legal studies. We are all being short-changed if we do not investigate, inquire, and require discussion. This article also serves as a reminder for faculty and staff at law schools that there is an obligation to address with seriousness and studiousness the reality of Indigenous laws and legal orders in Canada as a multi-juridical entity. Many of our students know this and are living this—we need to catch up with, be informed about, and be respectful of them. The final reason I wrote this piece is to introduce the notion of the praxis of critical Indigenous legal theory. Having taught the course content to a generation of law students and now having had feedback from some of the practitioners, I think that understanding Indigenous law as a praxis/practice, and not just a theory, requires more of us as educators, students, and practitioners.

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