Abstract

Cet article s’intéresse à la réception controversée réservée à l’œuvre de l’écrivaine française Christine Angot. En 1999, le livre L’Inceste crée tout un scandale au moment de sa parution, principalement à cause de son sujet choquant, mais aussi à cause de la personnalité provocatrice de l’écrivaine. L’année suivante, Angot publie Quitter la ville, dans lequel elle fait retour sur la réception de son précédent livre. Exhibitionnisme, hystérie, recherche du scandale ne sont qu’un échantillon des accusations portées contre elle. Alors que l’écrivaine s’insurge contre le fait que son œuvre soit prise pour « une merde de témoignage », comme elle l’écrit si bien, j’argumente ici que l’écrivaine manipule la réaction du public de façon à s’assurer une réception négative. Elle joue avec l’aspect scandaleux du thème de l’inceste tout en brouillant volontairement la distinction entre réalité et fiction de façon à déstabiliser à dessein le lecteur. Nous proposons ainsi d’étudier la manière dont cette structure paranoïaque imprègne l’esthétique incestueuse plus large de Christine Angot. La question si l’auteure est victime des préjugés du lecteur sur l’inceste ou bien si ce n’est pas plutôt elle-même qui se dépeint comme martyre sera au cœur de notre analyse.

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