Abstract

Cet article noue un dialogue avec certaines des questions soulevées par David Armitage et Jo Guldi dans « Le retour de la longue durée : une perspective anglo-américaine » et évalue la résonance de leur article chez les lecteurs des Annales. En particulier, il conteste le classement, sous la catégorie de micro-histoire, d’une variété d’études historiques menées sur de courtes périodes de temps. Il interroge également l’argument selon lequel ces études seraient la preuve d’une « crise morale » qui aurait dominé l’historiographie anglophone de la révolution culturelle de 1968 à la crise financière mondiale de 2008. En outre, l’article compare les significations moins conventionnelles que Fernand Braudel a attribuées à l’origine à la longue durée avec les interprétations de D. Armitage et J. Guldi. Enfin, il se demande comment, dans la pratique, les historiens sont censés suivre l’invitation des deux auteurs à aller au-delà de la formation et des connaissances spécialisées pour produire des lectures nouvelles et originales de l’histoire humaine depuis ses origines.

Abstract

This article engages with some of the questions raised by David Armitage and Jo Guldi’s “The Return of the Longue Durée: An Anglo-American Perspective” and their resonance among readers of the Annales. In particular, it challenges their classification of a variety of different historical studies of short periods of time under the rubric of “microhistory.” It also questions their argument that such studies are evidence of a “moral crisis,” which allegedly dominated anglophone historiography from the cultural revolution of 1968 to the global financial crisis of 2008. Furthermore, the article contrasts the less conventional meanings that Fernand Braudel originally attributed to the longue durée with the ways that Armitage and Guldi interpret this expression. Finally, it asks how, in practice, historians are supposed to follow Armitage and Guldi’s invitation to move beyond specialized training and knowledge to produce sweeping new and original interpretations of millennia of human history.

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