Abstract

The author believes that painters in different epochs, without necessarily being fully aware of the fact, have represented in paintings their mental images of reality. He describes characteristics of paintings and compares them to mental images that have been studied by psychologists.

He shows, in particular, how sketches are a more faithful representation of mental images than ‘finished’ paintings. He also points out that the often indefinite quality and the absence of detail in sketches correspond more closely to perception and imagination. From the psychology of perception it is known that a person fixes his gaze on only certain portions of an object at the moment he perceives it and that details of an object cannot be grasped in one’s imagination. In their sketches painters rediscover the pristine human element that lies beyond the attitudes and prejudices of their era.

Scientific reasoning is generally accompanied and supported by mental images. The author shows how the composition of the ‘Adoration of the Magi’ by Leonardo da Vinci corresponds to this type of image.

He discusses characteristics of colors and of composition in paintings that represent mental images. He finds that the colors of a mental image of an object are independent of the real object. The importance of gesture in sketches is considered from the point of view that mental images have at the same time a kinesthetic property.

Finally, the author attempts to determine the criteria for deciding whether a painting is based on sensation, memory or imagination. He gives the results of his own subjective studies and an analysis of paintings he has made from nature.

L’auteur de cet article affirme que des peintures de diverses époques ont eu pour but plus ou moins conscient la représentation des images mentales que les peintres avaient de la réalité. Il décrit certaines propriétés de ces peintures et les compare avec des propriétés des images mentales telles qu’elles ont été mises en évidence par les psychologues.

L’auteur montre notamment combien les esquisses sont une représentation plus fidèle des images mentales que ne le sont des peintures habituellement considérées comme plus achevées. En particulier, le caractère parfois clairsemé et l’absence de détails des esquisses correspondent à des propriétés de la perception et de l’imagination. Il est en effet reconnu que le regard ne fixe que certains points d’un objet lors de la perception, et que les détails d’un objet que l’on imagine sont insaisissables. Dans l’esquisse les peintres retrouvent l’humain au-delà des préjugés de chaque époque.

Les raisonnements scientifiques sont accompagnés d’images qui leur servent de support. L’auteur montre comment la composition de ‘l’Adoration des Mages’ de Léonard de Vinci correspond à une telle image. Il étudie également la signification de l’œuvre de Marcel Duchamp.

L’auteur met également en évidence certaines propriétés des couleurs et du dessin des peintures qui représentent des images mentales. La coloration de l’image mentale d’un objet est indépendante de celle de cet objet. L’importance du geste dans les esquisses est mise en rapport avec le fait que les images mentales sont plus encore kinesthétiques que mentales.

Enfin, l’auteur cherche les caractères qui peuvent distinguer les peintures suivant qu’elles sont faites d’après la sensation, de mémoire ou d’imagination. Il donne en exemple notamment des reportages subjectifs qu’il a réalisés ainsi que ses peintures faites face à la nature.

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