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Leonurdo,Vol. 2, pp. 295-296. Pergamon Press 1969. Printed in Great Britain DISSOLUTION DU GRAV Joel Stein* La dissolution du Groupe de Recherche d’Art Visuel (GRAV) a CtC decidCe & l’unanimitk le 15 novembre 1968. L‘histoire du Groupe est insiparable du milieu dans lequel il s’est dCveloppCet affirm& Autour du Groupe, les ‘ainCs’, les galeries, les critiques ou historiens d’art, les peintres, les amateurs Cclairts; & l’intdrieur, les essais de formulation, de clarification , les conflits oh la personnalitk de chacun devait tour &tour enrichirleGroupeou s’effacerdevant lui. UN GROUPE FONDE SUR UNE EQUIVOQUE L’Cquivoque a dtbutC avec la formation du Groupe. On a cru & une association d’artistes qui cherchaient & renforcer leur position isolCe. D’ou pour beaucoup, la certitude qu’un super-individu, le Groupe, serait plus fort que chacun de nous. Nous avions beau affirmer que ce n’btait pas pour renforcer une certaine image de l’artiste mais pour la dCtruite, que le travail rigoureux, systkmatique, volontairement limit6 au domaine des structures contrBlables, Ctait poursuivi au sein du Groupe, on s’tvertuait, de l’extkrieur, & souligner les personnalitts , & chercher les parrainages, & ignorer le Groupe pour considCrer chacun de ses membres. Je pense qu’une des formes d’analyse et de pensCe qui caractkrisera notre Cpoque est prCcistment ce sport absurde qui consiste & cristalliser une situation en devenir perpttuel. Dans la crainte d’Ctre dCpassts, les critiques ne se contentent plus de constituer un ‘herbier artistique’, mais font de l’art-fiction: la moindre proposition, avant d’Ctre concrCtisCe ou dheloppke, entre mort-nee dans le dictionnaire, l’encyclopkdieou lejournal spCcialist. Pour ma part, j’ai toujours considCrC qu’en fondant le Groupe, nous dtcidions de laisser de cat6 les problkmes et les ambitions individuelles de chacun de nous ou profit d’une recherche collective systkmatique. Nous comptions mettre en commun une somme de concepts et de recherches qui ne devaient plus rien aux caprices de l’inspiration personnelle. Paralltlement, nous dCnoncionsleculte de la personnalitC et les spCculationsdont l’art et les artistes Ctaient l’enjeu. Nous voulions rkhabiliter une certaine conception du public, dtvaloriste par une critique d’art obscurantiste, qui considerait que l’art ne s’adresse qu’&l’tlite. Pour cela nous envisaArtiste habitant 38 rue de Lagny, 75-Paris 20, France. (Recu le 11 Fkvrier 1969). gions de sortir du circuit traditionnel des galeries, mais de rester le plus Ctroitement possible en contact avec le public afin de modifier la situation existante. DES REALISATIONS POSITIVES Des structures contrdables aux structures manipulables , 1’Cvolution du Groupe s’est poursuivie avec les labyrinthes, les salles de jeux, les journtes dans la rue pour aboutir & des propositions de situations et de structures dCfinies et CdifiCes collectivement (Buffalo, Grenoble, Paris) oh l’apport individuel n’ttait plus discernable. Ainsi schCmatisCe, la situation est positive: dans ces conditions, pourquoi dissoudre le Groupe? LES DIVERGENCES En huit ans, nous avons CvoluC, et les divergences se sont affirmCes.Quatre seulement des six membres du Groupe en faisaient rkellement partie depuis deux ans; les autres, associCs nominalement au Groupe, en bCnCficiaient sans contribuer & son Cvolution. D’oh une certaine inertie, en dCpit des ‘dCcisions prises & la majoritt’. Cette majorit6 elle-mCme n’Ctait pas homogkne. D’accord sur la nCcessitCd’une action collective, nous ne 1’Ctionspas toujours sur la nature de cette activitt. La participation active du spectateur par exemple peut Ctre envisagCe de diffkrentes facons. Au dCpart cette interaction entre le spectateur et l’ceuvretend & Ctablirun contact direct et provoquer une rCaction spontanCe, indkpendamment d’une culture donnCe ou de considtrations esthdtiques prthtablies. Mais elle peut Ctre une sorte de divertissement , un spectacle dont le public est un des ClCments au mCme titre que l’ceuvre. Elle peut devenir le thtme d’uneprise de position idkologique; elle peut Ctre aussi un nouveau moyen de conditionnement , voire un abrutissement du public. En aucun cas, elle ne constitue un but en soi. Conditionnement mis & part, chacune de nos propositions dans ce domaine tendait toujours vers l’une ou l’autre de ces situations, mais nos avis diffkraient non seulement sur l’importance des rksultats, mais sur la nCcessitCde 1’expCrience. LES COMPROMIS Db sa formation, le Groupe qui a CvoluC sans apport extCrieur et sans aide...

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