In lieu of an abstract, here is a brief excerpt of the content:

Leonardo,Vol. I, pp. 457-461. Pergamon Press 1968. Printed in GreatBritain UN ESTHETIQUE NOUVELLE: LA LO1 DES PREDOMINANCES ET LA PEINTURE MUSICALE* Henry Valensi** I1est toujours nuisible A qui l’entreprend de vouloir rtsumer en quelques lignes un livre A paraitre, fruit de longues6tudes.t J’effleureicitout mon sujetsans l’approfondir, et souvent je le certifierai sans apporter des preuves queje dttiens cependant. L‘Art n’est pas ‘ce qui me plait’; il n’est pas un divertissement. Je le dtfinis: un besoin de defense et d’entretien intellectuels de 1’Esptce (par ses Elites). Pour l’Artiste (Ctre A deux temps, sensible et crkateur), l’Art est plus encore un besoin de s’extirioriser soi-mime qu’une ntcessitt de communiquer avec les autres hommes. En ces deux cas, il est et demeureun ‘luxe’. J’appelle ainsi cette qualitt de l’Art-pur de ne rechercher aucun profit mattriel et immtdiat pour celui qui ceuvre. ‘Luxe’ et ‘besoin’ ne s’opposent pas l’un A l’autre: on peut ainsi dire, par exemple, que le besoin de s’instruire en gtntral, sans en attendre un avantage immtdiat ni mattriel, est un ‘luxueux besoin’. L‘art est de mCme un ‘luxueuxbesoin’. Etant, par ses difftrents styles, une stylisation de la Vie, il doit beaucoup A la Philosophie (nous le verrons): toujours les grands maitres furent de grunds philosophes. Doc dtcoule pour les artistes le droit historique de penser. MCme pour les artistes des arts plastiques: car toute penste (ne fCit-elle encore que confuse intuition) a une forme, que l’homme a dQ rechercher, souvent objectivement, parfois subjectivement, chaque fois qu’une tpoque nouvellea modifit ses penstes par le dtveloppement mCme de son intelligence. La grande guerre et ses consequences socialesqui le nierait?-marquent un de cesrenouvellements intellectuels. I1 est donc temps de donner i nos penstes neuves des ‘formes’ nouvelles, expressives des caracttires de notre sitcle. Aussi bien, les vrais artistes de notre gtntration sont d’accord sur les principaux: le dynamisme,le rythme qui dtcoule du dynamisme et le besoin d’harmonie (panrythmie) qui dtcoule du rythme. D’autres caracttres sont: l’emprise de la science sur notre vie, la non-inertie et ‘l’unitt’ de la matitre, un dtveloppement intel- *Ecrit en 1938. (Non publie), (Rqu le 25 dkembre 1967). **Nkle 17 septernbre 1883h Alger,Algkrie. Mort a Paris, $L,elivre n’a pas tt6 publie. le 20 avrill960. lectuel gtntralist (instruction obligatoire) et un individualisme, tgalement agrandi (le syndicat agit comme un seul homme). Ces caracttres gtntraux conditionneront 1’Art de notre tpoque quand on pourra les retrouver, condensis, en une formule esthttique. On peut mCme se poser cette question: ‘N’y-a-t’il pas dtji un art renfermantces mCmes caracttres et qui serait alors l’art de notre temps?’ Nous repondons oui: la musique. Suivant ces rtflexions (guidtes sans doute par mon intuition, car mes toiles ont prCc6dt mes thtories), ma Loi des Predominances est nte de mon dksir de vtrifications historiques. Observant alors le renouvellement de phtnomtnes esthktiques dans un ordre constant, selon un principe uniforme queje dtgageai,j’ai ost, aprts bien des hesitations, les mettre sous forme de Loi. Je l’ai rtvklte au public, voila plus de dix ans (le 3 novembre 19131, en une conftrence que je fis i la Galerie La Boetie. J’en donnai le texte A une revue que l’avant-guerre emporta. Puis, j’en reparlai en mars-avril 1914 A Dresde, A Chemnitz, i Leipzig, en mars 1923 i Rome, au thtritre Bragaglia (toujours i propos de mes expositions), et de nouveau A Paris, (ThCritre Duncan), en janvier 1924. Telle est i ce jour la diffusionde cette Loi. Elle est simple, la voici: 1. A chaque grande ptriode de notre civilisation , il y a toujours eu un art predominant; la succession,dam le temps, de cesprtdominances ttant rtglte par l’emploi de matitres progressivementalltgtes. 2. Cet alltgement est concomittant au dtveloppement intellectuel de 1’Homme. 3. L‘action de cet art prtdominant est d’alltger proportionnellement la matitire des autres et de leur donner ses propres caracttres. Cette Loi conCoit l’&t comme un unique besoin vital (l’Art-Un) ayant des manifestations en...

pdf

Share