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Leonardo, Vol. I, pp. 313-317. PergamonPress 1968. Printed in GreatBritain ET Georges Vantongerloo** On vous a parlt de la section dorte. ‘La proportion divine’. Elle est trts belle, bien sQr,et certes vous n’en doutez pas. Mais toutes les formes gtomttriques sont belleset les tltments qui les compoEent ont des relations entre eux. Que I’on ait dtnommt une forme particulitre ‘section divine’, je n’y vois aucun inconvtnient. L’homme a toujours eu la tendance de diviniser, dtifier les choses qui l’ont frappt. A l’origine de I’histoire de I’homme, I’Ctre humain a CtB trts touche, frappt, impressionnt par la creation. L‘eau, le feu, les ttoiles, le soleil, enfin, toute la creation se prtsentait B lui comme une grande tnigme. C’est trts embarrassant car cela empCche de dormir et de bien digtrer. Ne pouvant rester dans cette souffrance, l’homme a chercht la solution de l’tnigme. La raison: c’est dieu. Mais au bout d’un certain temps, il fallait bien dtfinir ce dieu. Alors, toujours devant l’impuissance et la dtification, I’homme a dit: Dieu, c’est une vache. De 1 8 le tottmisme. Cela aussi n’ttait valable que pour un temps et alors I’Homme, petit malin, a crtt Dieu a son image. 11I’a affuble d’une grande barbe. C’est plus respectable. Voyons; Ca n’est pas trts strieux. On a donc tout divinist, dtifit. Je crains que cette divine proportion soit elle aussi dtnommte par l’homme. L’hommea toujoursun enthousiasme, ce qui est ntcessaire, mais il ne faut quand mCme pas maintenir trop longtemps cette position. A l’origine, la terre ttait plate. Probablement carrte, car elle ttait soutenue par quatre tltphants, blancs, tvidemment. C’est plus pur. Plus tard, la terre est devenue ronde. Mais on ne savait gutre par quel fil on allait l’accrocher, probablement a une ttoile. On sait ce que cette dtcouverte a cofitt a Copernic et B Galilte. On ne pouvait comprendre *Ce texte n’a jamais ete publie; il a ete prononce a la conference faite le 29 septembre 1951, au ‘Primo Congress0 Internazionale sulle Proporzioni nelle Arti (‘De Divina Proportione’)’, Nona Triennale di Milano, Centro Studio, 27-29 septembre 1951. Les perzonnes suivantes ont pris la parole au cours de ce congrh: Rudolph Wittkower, Matila Ghyka, James Ackerman, Charles Funk-Hellet, Andreas Speiser,Hans Kayser,SiegfriedGiedion, Pier Luigi Nervi, Le Corbusier, Ernest0 Rogers, Max Bill, Gino Severini, et Georges Vantongerloo. Un compte-rendudu congres a ett donnepar Le CorbusierdansModulor 2, chapitre4 (Loin des Tabous),en 1958. **Peintre, sculpteur, architecte et krivain nb a Anvers, Belgique, en 1886,et mort a Paris, en 1965. qu’un corps ne se limite pas i isa simple forme et que nos cinq sens ne nous permettent pas de percevoir que la densittde l’air danslaquelle la terre se baigne, fait tgalement partie d‘elle. Les corps n’ont pas seulement trois mais une infinite de dimensions. La matitre, outre ses trois dimensions, est une tnergie. I1y a la transformation de la matitre. Les raisons et les manitres varient et vont B l’infini. Le lait peut se cailler, soit naturellement , soit artificiellement. Si j’ajoute une goutte d’ammoniaque a ce produit, j’aurai de la castine. Celle-ci permet de crter des objets plastiques qui, au contact de I’eau, se ramol1iss:nt. Mais si je les prtcipite dansun bain d’alun,lesobjetssedurcissent, se pttrifient et ne deviennent plusjamais plastiques. Une onde sonore peut se transformer en onde hertzienne qui, B son tour,peut Ctre transformte en onde sonore. II y a aussi les radiations. Les transformations par rotation. La matitre, la crtation, a donc des dimensions mesurables avec nos moyens de mesure et d’autres, appeltes ‘dimensions’ non mesurables mais auxquelles nous sommes sensibles. Les premitres sont des cas limites. Les secondes sont incommensurables , des impondtrables. Nos cinq sens ne sont pas C Fig. 1. aptes a percevoir lestransformations, les vitesses des corps, mais nous les sentons, nous y sommes sensibles. La section dorte est commensurable. Elle est dtterminee par la formule: +(- l+d5) (Cf. Fig. 1). La figure de la section dorte: Je juxtapose deux...

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