Abstract

Creativity cannot be defined in words, but one can perhaps at least begin to indicate what it is in an oblique and indirect way, by asking why scientists are so deeply interested in their work. By eliminating many of the generally accepted but superficial answers to these questions, one soon discovers that a scientist is seeking to learn something different from what can be inferred from previous knowledge, something leading ultimately to a new perception of the wholeness, beauty and harmony in the order and structure of natural process. Such a perception is akin to what is sought, although in a very different way, by the artist, the musician, the architect, and indeed by all who are engaged in truly creative action.

Nevertheless, it is necessary to be more precise about what is meant by the notion of creativity. What is order? What is structure? What is process? In this article, these questions are considered, and certain answers are suggested, at least in a provisional way. The meanings of these suggestions are brought out in several examples, drawn mainly from the actual history of the development of science, but not entirely restricted to this field.

The question is then raised as to what is preventing the vast majority of human beings from being really creative, except perhaps on rather rare occasions. Further discussion suggests that in a way, the creative possibilities of the mind are generally dormant. This state of ‘sleep’ is probably the result of a very widespread and deep confusion between the creative and the mechanical. As a result of this confusion it is very hard even to perceive that one is not creative.

The essay concludes with a brief discussion of what it would mean to be free of this confusion, and how such freedom might perhaps come into being.

Vouloır définir par des mots la capacité d’invention est chose malaisée, ou peut du moins essayer d’indiquer de quoi il s’agit en utilisant des moyens détournés, indirects, en se demandant pour quelle raison les chercheurs s’intéressent si passionnément à leurs travaux. En procédant par élimination, en supprimant les réponses nombreuses et superficielles généralement admises, on ne tarde pas à découvrir que le chercheur s’efforce d’apprendre quelque chose de nouveau, autre que ce qui peut être déduit d’après des connaissances acquises, quelque chose qui pourra aboutir à une nouvelle perception de l’intégralité, de la beauté et de l’harmonie dans l’ordre et la structure du processus naturel. Recherche très comparable à celle de l’artiste, du musicien, de l’architecte et de tous ceux qui sont engagés dans une activité de création véritable, quoique par des moyens très différents.

Il convient néanmoins d’être plus précis lorsqu’il s’agit de définir ce que l’on entend par la notion d’invention créatrice. Qu’est-ce que l’ordre? Qu’est-ce que la structure? Qu’est-ce que le processus? Ces questions sont examinées et certaines réponses sont données dans le présent article, des réponses provisoires tout au moins. Les significations de ces suggestions sont illustrées par plusieurs exemples, pris dans l’histoire actuelle du développement des sciences, quoique pas uniquement restreints à ce domaine.

Reste à savoir pour quelle raison la très grande majorité des êtres humains sont dépourvus de cette capacité créatrice, sauf peut-être en de très rares occasions. Un examen plus poussé indique que dans un certain sens les possibilités créatrices de l’esprit humain sont en général latentes. Cet état de ‘sommeil’ est probablement dû à une confusion très répandue et profondément ancrée, qui consiste à ne pas faire la distinction entre création et mécanique.

L’étude se termine par un bref exposé sur ce à quoi l’on aboutirait si l’on arrivait à se libèrer d’une telle confusion et de quelle manière cette libération pourrait devenir effective, un jour.

pdf

Share