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Reviewed by:
  • Le romancier portatif. 52 chroniques à emporter by Nicolas Dickner
  • Timo Obergöker
Nicolas Dickner, Le romancier portatif. 52 chroniques à emporter, Québec, Alto, 2011, 216 p., 16,95$

Avec Le romancier portatif. 52 chroniques à emporter, Nicolas Dickner met à notre disposition 52 textes, ayant été publiés entre 2006 et 2011 dans l’hebdomadaire Voir. Entreprise à la fois humaine – car il y a autant de personnes qui « peuplent les chroniques : le capitaine Achab et Frank Zappa, Georges Perec et Robert de Niro, les Schtroumpfs et le petit Jésus » – et humaniste, car les profits du livre sont versés à un organisme combattant l’analphabétisme. Le titre du recueil prend la mesure de l’entreprise : dévoiler le romancier derrière ces petits textes nous relatant autant d’épisodes de son quotidien, nous livrant des réflexions sur des objets quotidiens, des pratiques culturelles et, bien évidemment, la littérature. Qui plus est, cela donne de précieuses indications concernant l’imaginaire de l’écrivain, son laboratoire d’idées. Ainsi, Dickner aborde dans son recueil une multitude de questions : les livres suédois exposés dans les BILLY des show rooms d’IKEA sont-ils les mêmes dans tous les IKEA du monde ? Qu’est-ce qu’ils racontent ? Et pourquoi utiliser une [End Page 505] langue que 98% d e la clientèle IKEA n e comprend pas et qu’elle n e comprendr a sans dout e jamais ?

Quel est l’avenir d u livre à l’ère numériqu e ? Le livre électronique modifiera-t-il la chose littéraire ? Nicolas Dickner livre, en parlant d u livre électronique, u n plaidoyer engagé pou r un e littérature qui fait fi d e son support et qui survivra en tant qu’invitation a u voyage. Par ailleurs, u n bea u texte sur l’une des plus grandes librairies à Portland le conduit à un e interrogation sur le rôle d e la littérature et d e la librairie dan s le mond e dan s lequel nou s vivons. Et si habituellement la littérature est présentée comm e u n phénomèn e atemporel, sacré, éternel, Nicolas Dickner en rappelle les dates d e péremption en nou s invitant à étudier les lauréats des essentiels prix littéraires des cinquante dernières années. Les absurdités d u mond e dan s lequel nous vivons sont souvent raillées pa r le prisme d e sa petite fille. Lorsque celle-ci s’interroge sur la provenance géographique d e son pull, l’auteur lui explique la mondialisation en quelques phrases.

Le tissu est ensuite chargé dans un autre navire qui traverse la mer de Chine jusqu’en Thaïlande. Là, dans une grande usine, on coupe le tissu et on le coud. On fait plein, plein de chandails, pareils comme le tien.

Voilà, ton chandail est prêt.

Maintenant on emballe tous ces chandails dans des boîtes de carton, qu’on dépose dans une grosse boîte en métal : un conteneur. On charge le conteneur sur un autre navire, en compagnie de plein d’autres conteneurs remplis de toutes sortes d’objets. Des jouets, des voitures, des assiettes, des souliers, des téléviseurs.

Et c’est grâce à sa fille également qu’il redécouvre ses premières lectures et s’interroge sur la fonction de la littérature juvénile :

Les livres pour enfants posent plusieurs problèmes philosophiques. Quelle latitude doit-on laisser à ses enfants dans le choix de leurs lectures ? Comment distinguer le bon du mauvais ? D’ailleurs vos enfants doivent-ils forcément partager vos goûts ?

(Non, bien sûr.)

Jusqu’à présent, je n’ai exercé mon véto parental que dans un seul cas : Pinocchio. Pas de ça chez nous.

Si un conte doit être didactique, alors je préfère les contes qui n’illustrent pas une morale abstraite, mais donnent plutôt une leçon de vie tangible. Une tranche d’existence teintée de pragmatisme médiéval, souvent ludique et parfois absurde. [End Page 506]

Ainsi, l’auteur de Nikolski d...

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