Abstract

The sovereignty of migration policy-makers is never absolute. This has been true for both receiving and sending states. One important check on the receiving nation’s immigration policy implementation was the sending nation’s own sovereignty over its expatriated citizens. These colliding sovereignties have sometimes created liminal spaces where migrants and their informal facilitators were able to subvert regulations by playing them against each other, while, at other times, they were pressed between formal gatekeepers bent on enforcing their policies. This bilateral dimension is often missing from Canadian immigration history, as is the role of homeland government officials, who brokered and supervised these migrant movements while conciliating the roles of gatekeepers and facilitators. This is especially significant when it involved authoritarian governments, such as Portugal’s Estado Novo dictatorship (1926–74). How did Ottawa’s relatively liberal immigration policies correspond with the Estado Novo’s authoritarian stance on emigration? How did Portuguese officials influence the movement of its emigrants in Canada? How did the migrants react to the concerted top-down arrangements of two imposing governments? This article examines these and other questions in reference to the Portuguese “bulk order”, family sponsorship, and clandestine movements to Canada between 1953 and 1974.

La souveraineté des décideurs en matière de migration n’est jamais absolue. Cela vaut tant pour l’État d’accueil que pour l’État d’origine. La propre souveraineté du pays d’origine sur ses ressortissants expatriés constitue en effet un frein important à la mise en œuvre de la politique d’immigration de l’État d’accueil. Le conflit entre ces souverainetés a parfois créé des espaces frontières où les migrants et leurs facilitateurs ont été en mesure de bousculer les règles en les faisant jouer l’une contre l’autre, tandis qu’à d’autres moments, ils ont été coincés entre des contrôleurs résolus à mettre en application leurs politiques. Cette dimension bilatérale fait souvent défaut dans l’histoire de l’immigration au Canada, et il en va de même du rôle des fonctionnaires du pays d’origine qui ont négocié et supervisé ces mouvements migratoires tout en conciliant les rôles de contrôleurs et de facilitateurs. Voilà qui est particulièrement important dans le cas de gouvernements autoritaires, comme la dictature de l’Estado Novo au Portugal (1933–1974). Comment les politiques d’immigration relativement libérales d’Ottawa ont-elles concordé avec la position autoritaire de l’Estado Novo en matière d’émigration? Comment les autorités portugaises ont-elles influé sur le mouvement de leurs émigrants au Canada? Quelle a été la réaction des émigrants aux mesures directives concertées de deux gouvernements? Le présent article aborde ces questions et d’autres en faisant référence aux mouvements de « commande en grand nombre » et de parrainage familial au Canada, entre 1953 et 1974.

pdf

Share