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Book Reviews 699 repositories. The study is provided with excellent maps and genealogical tables, interesting illustrations, and an exhaustive bibliography. CORNELIUS J. JAENEN University ofOttawa Les Congregations religieuses de la France au Que'bec, 1880-1914, tome 2 : Au plus fort de la tourmente, 1901-1904. GUY LAPERRIERE. Quebec: Les Presses de l'Universite Laval 1999· Pp. 597, illus. $35.00 Ecolier de la Mauricie, j'ai ete forme au primaire par des« Soeurs frans :aises » que les lois de la laicisation avaient chassees de l'enseignement en leur Bretagne natale. Elles avaient transporte ici certaines de leurs coutumes: on parlait encore a Saint-Narcisse du lavoir qu'elles avaient installe dans le ruisseau du village; et pour nous pensionnaires au Jardin de l'enfance de Trois-Rivieres, point de« bas de Noel», mais de petits sabots de carton qu'elles remplissaient de bonbons. De cette emigration forcee de communautes religieuses, j'ai connu au moins, dans sa vieillesse, le celere franciscain Ange-Marie Hiral et sa longue barbe de saint Nicolas. L'ecolier que j'etais est demeure fascine par tes personnages de la persecution; professeur a l'Universite, j'ai en vain tente d'amener des etudiants a raconter cette epopee des debuts du siecle demier. Or void que l'historien Guy Laperriere, poursuivant sa trilogie sur la venue au Quebec de congregations religieuses de France, vient de publier sur ce sujet un deuxieme tome, de 600 pages, sur les annees 1901-4, dans lequel il raconte l'arrivee, non seulement de mes institutrices , les Filles de Jesus, mais de tous ces groupes d'enseignants contraints de chercher refuge au Quebec. En seulement quatre annees, de 1901 a 1904, l 265 membres de Communautes (829 hommes et 426 femmes) arrivent, dont pres de 80 pour cent avaient pour carriere l'enseignement, et les deux tiers d'entre elles venant rejoindre des institutions deja etablies au Canada. Pour les autres, dont 70 pour cent sont des femmes, notre pays etait « terra incognita » OU il fallait faire face a une adaptation de toute envergure. Non moins etonnant encore, le nombre de communautes a se presenter pour la premiere fois (on en connait quartorze) etait plus eleve que celui des communautes deja en place. Le paysage de l'Eglise canadienne va s'en trouver, en quatre ans, profondement modifie. Venue surtout de la Bretagne et du sud de la France, cette immigration plus ou moins bien preparee et peu attendue, doit pour survivre s'adapter rapidement. Elle affronte de nouvelles conditions de vie, un milieu humain fort different, des exigences scolaires auxquelles elles ne 700 The Canadian Historical Review sont pas habituees. Pour raconter leur acclimatation, l'auteur utilise avec beaucoup de merite une information puisee dans les sources les plus intimes de ces communautes: rapports des responsables des nouvelles fondations, correspondance, joumaux personnels; ce qui nous fait penetrer bien au-dela de la documentation officielle, au coeur meme de la vie quotidienne de !'installation. Et surtout, loin de limiter son observation a l'arrivee, puis a I'adaptation des groupes d'exiles, il a soin d'expliquer longement les mesures prises par la France contre l'enseignement par des groupes religieux, qui amenent cette immigration massive et soudaine, mesures qui font suite a une serie de vexations qu'il avait racontees dans le premier tome de sa trilogie et qui preparaient l'autre serie de dispositions, ces demieres beaucoup plus vigoureuses: loi de 1901 sur les associations, conditions de la secularisation, loi de 1904 qui interdit l'enseignement aux membres des congregations, cette demiere loi contraignant a l'exode les communaures qui hesitaient encore a partir. De sorte que le Quebec a re~ d'un coup un affiux considerable de communautes, surtout de religieuses enseignantes. Les eveques, qui depuis deux generations travaillaient a eliminer de l'enseignement le corps laic, en a profite pour atteindre rapidement leur objectif. Ainsi, la France chassait l'enseignement des religieux au profit du laicat, au moment ou le Quebec chassait le laicat au profit d'institutions ecclesiales. Or, un demi-siecle plus tard, l'histoire va prendre un tournant inattendu. Apres que les communautes exilees eurent trouve refuge au Quebec, survient la Revolution tranquille...

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