Abstract

Historians have long emphasized the importance of national economic policies as key instruments in the project of nation building. In English-Canadian historiography, the pronounced focus on tariffs, railways, western settlement, and state-directed economic regulation is a clear indication of the critical weight accorded to the economic in the creation of a coherent nation state.• Recently, however, historians have begun to look beyond the conspicuous elements of nation building to the more subtle efforts to create a common national character with requisite forms of behaviour and attitudes. This article demonstrates how housing reform, as an early component of social policy, was intended to Canadianize the working class to shore up class cooperation and preserve social hierarchy in the tumultuous years surrounding the First World War. Eased on growing confidence in trained experts to alleviate social conflict, the movement for housing betterment centred on a notion of community which stood above labour and capital, aiming to harmonize social relations for the greater good of the national community. Integral to reformers was the question of what constituted a proper Canadian. The state and their reform-minded functionaries sought popular legitimacy by constructing ideological notions of non-British and non-white races and nations in stark opposition to that of cherished white Canada. Through reform propaganda and practical implementation of various housing reform measures, it proved useful for reformers to attribute social and economic afflictions to the so-called inferiority and unCanadianness of workers and immigrants.

Abstract

Depuis longtemps, les historiens ont mis l’emphase sur l’importance de la politique économique nationale dans le projet de «bâtir une nation»; la concentration dans l’historiographie canadien-anglais sur des questions tels les tarifs, les chemins de fer, la colonisation de l’ouest canadien et la direction du règlement économique par l’état indiquent clairement l’importance accordé aux questions économiques dans la formation d’un état-nation cohérent Cependant, les historiens commencent tout récemment à sortir de ce champ d’étude traditionnel pour examiner les efforts moins évidents qui ont été faits pour créer un caractère national commun doté des attitudes et du comportement requis. Cet article cherche à démontrer comment, durant la période entourant la Première Guerre mondiale, la réforme domiciliaire, considérée comme un des premiers volets de la politique sociale, visait à « canadianiser » la classe ouvrière et à consolider la cohésion des classes en préservant la hiérarchie sociale à l’époque tumultueuse de la Première guerre mondiale. S’appuyant sur une conviction croissante que les experts qualifiés pouvaient éviter un conflit social, le mouvement pour l’amélioration domiciliaire était centré sur une notion de «communauté» qui dépassait celles de main d’oeuvre et de capital et visait à harmoniser les relations sociales pour le bien de la collectivité «nationale». La question de savoir ce qui constituait la nation canadienne et le «bon» citoyen faisait partie intégrante de la démarche des réformateurs. L’État et les fonctionnaires prônant des réformes cherchèrent à s’attirer la légitimité populaire en édifiant des concepts idéologiques de « races » et de « nations » non britanniques et non blanches, concepts qui étaient totalement à l’opposé de celui très cher de « Canada blanc ». Par le biais de la propagande de la réforme et de la mise en oeuvre des mesures de réforme domiciliaire, il s’avéra utile pour les réformateurs d’attribuer les misères sociales et économiques à 1’« infériorité » et au caractère « non canadien » des immigrants et travailleurs.

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