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Reviewed by:
  • Enseigner les langues aux enfants en contexte scolaire. Diversité des approches et outils d’enseignement dir. by M. Leclère et J.-P. Narcy-Combes
  • Cécile Sabatier
M. Leclère et J.-P. Narcy-Combes, dirs. (2014), Enseigner les langues aux enfants en contexte scolaire. Diversité des approches et outils d’enseignement, Paris: Riveneuve Éditions, 234 p., 24 € (papier)

À partir d’une collection de dix articles organisés en deux parties distinctes, les directeurs de l’ouvrage présentent différentes dimensions qui permettent de réfléchir, en contexte essentiellement français, la complexité de l’enseignement des langues (qu’elles soient langues de l’école, premières ou secondes) aux enfants en début de scolarisation, au préscolaire et à l’école élémentaire.

La première partie revient sur les continuités qui devraient s’établir entre l’enseignement des langues et les autres disciplines scolaires, tout en soutenant une approche réflexive intégrée du langage, des langues, des cultures et des savoirs à enseigner. Ces transversalités interrogent naturellement la manière dont il convient d’envisager la formation des enseignants. Dans des contextes où l’enseignant est généraliste et polyvalent, elle devrait intégrer des attentes professionnelles qui situent les langues au cœur, et non plus en marge, de la démarche de formation, et ce, afin de faciliter l’articulation des domaines disciplinaires et pédagogiques. À cet effet, la recherche semble pouvoir jouer un rôle facilitateur en favorisant l’ancrage de la formation dans des démarches réflexives qui prennent naissance dans des pratiques effectives de classe, mais aussi dans des expérimentations et des innovations pédagogiques validées par des projets de recherche.

La seconde partie de l’ouvrage est, quant à elle, composée de six textes. Elle porte sur les outils pédagogiques que les enseignants mobilisent pour enseigner la langue de l’école, plus spécifiquement pour développer les compétences littératiées des élèves (notamment allophones), et le rapport à l’écrit, plus spécifiquement à la lecture et à l’écriture. L’ensemble des articles revient sur certains objets et supports pédagogiques usuels utilisés en classe afin de mieux en interroger l’usage. Pour cela, les articles questionnent les concepts derrière les mots qu’ils recouvrent. Ainsi, qu’entend-on par « outil » ou « support pédagogique »? Que met-on derrière le « tableau », qu’il soit noir ou blanc interactif? Quelles modalités pratiques ces objets induisentils dans le rapport à l’enseignement des langues, en particulier dans le rapport à la littératie? Quelles utilisations font les enseignants d’internet? Quels dispositifs didactiques sont mis en place? Pour quelles tâches et quels objectifs d’apprentissage? Cette seconde partie, plus intéressante, conduit ainsi le lecteur à revisiter la façon dont les supports didactiques conditionnent la mise en œuvre chez les élèves d’un rapport aux langues en contexte scolaire. Elle souligne le rôle de médiation que les outils pédagogiques jouent dans la construction de ce [End Page 309] rapport, en rappelant que ces derniers sont socialement situés, construits, mais aussi investis par les différents acteurs de la relation didactique, qu’ils soient enseignants ou élèves. En contextes de diversité linguistique et culturelle, ces outils et autres supports à disposition permettent enfin de considérer la multiplicité des dimensions cognitives, sociales et affectives qui sont engagées pour développer l’apprentissage des langues à l’école.

Si l’on est en mesure de dépasser l’éclectisme des textes ainsi que les éléments situationnels et institutionnels qui abordent la question de l’enseignement des langues, surtout d’un point de vue français, cet ouvrage anticipe la nécessité de réinterroger non seulement l’espace classe, tel que nous le connaissons aujourd’hui, mais aussi les relations didactiques qui s’y jouent. En effet, la diversité des contextes d’apprentissage, des publics, des approches et des outils transforme les espaces physiques traditionnels; lesquels s’ouvrent désormais aux espaces extrascolaires et aux espaces plus immatériels, voire symboliques. Les acteurs mêmes de la salle de classe ne peuvent...

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