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  • Robert K. Martin : célébration d’un soiIn memoriam
    27 novembre 1941 – 20 février 2012
  • Leland S. Person

À l’hiver 2003, au Collège Smith, j’ai assisté à un symposium sur la carrière de Newton Arvin, une rencontre qui devait permettre au Collège de réparer le tort causé à Arvin par le traitement honteux qu’on lui a réservé, en 1960, après qu’il eut été arrêté et eut plaidé coupable à des accusations de possession de matériel pornographique. Plusieurs raisons m’avaient amené à participer à ce symposium. L’été d’avant, lors d’une réunion de la Nathaniel Hawthorne Society – qui avait eu lieu à ce même collège – j’avais présenté une communication sur Arvin, l’un des meilleurs parmi les critiques de la première heure de la littérature américaine du 19e siècle. Et, autre raison au moins aussi importante à mes yeux, j’allais passer un peu de temps avec Robert, qui en était l’un des principaux invités; il avait eu la délicate attention de me faire inviter à un souper donné chez la rectrice du Collège, Carol Christ, dans sa résidence de fonction sur le campus. La conférence qu’il a donnée sur Arvin ce jour-là a été l’une de ses dernières et, bien que ce soit pour moi un grand honneur que d’être invité à diriger ce numéro spécial de la Canadian Review of American Studies, j’aurais préféré que l’occasion ne s’en présente jamais.

Robert Martin était pour moi un collègue et un ami très cher, depuis si longtemps que je ne me souviens pas de notre première rencontre. J’ai collaboré avec lui à maintes reprises, notamment à la codirection d’un recueil d’études (Roman Holidays: American Writers and Artists in Nineteenth-Century Italy) issues du premier colloque international de la Hawthorne Society, à Rome, en 1998 – colloque que Robert, à titre de président élu, avait organisé et qui, ironiquement, allait s’avérer capital dans sa vie. Nous avions [End Page 9] passé un agréable moment à flâner autour du Forum, conversant inlassablement, et j’avais été étonné d’apprendre, le lendemain, que Robert avait été conduit à l’hôpital après avoir eu un malaise dans la rue. (Minimisant l’importance de cet incident, il vantait surtout l’excellence des soins qu’il avait reçus des médecins romains!) Cet événement fut toutefois un présage, car une visite chez son médecin, à son retour à Montréal, lui apprit qu’il souffrait de la maladie de Parkinson. Il allait vivre encore quatorze trop courtes années. Quelle pitié . . . Quelle perte!

Robert et moi avons également collaboré à un numéro spécial d’ESQ: A Journal of the American Renaissance consacré à la relation entre Hawthorne et Melville. Et nous avons présenté ensemble une communication (que vous pouvez lire dans les pages qui suivent) sur The Confidence-Man, le roman de Melville, tirée d’une réflexion à laquelle nous avions donné la forme d’une correspondance lue à voix haute, du style « Cher Robert/Cher Lee ». C’était à Baltimore, lors d’une rencontre de l’American Literature Association, et nous avions ensuite pris un bateau-taxi pour traverser le port jusqu’à Fells Point, où nous nous étions régalés de croquettes de crabes. Robert était amateur de bonne chère et, plus encore, de discussions littéraires autour d’un bon repas. Pendant chacune de nos collaborations, j’ai eu le plaisir exceptionnel de profiter de sa compagnie, de sa conversation et de sa bonne table, chez lui, à Montréal. Nous travaillions dans la salle à manger, sur cette grande table que l’on devine, à droite, sur la photo.

Robert a mené une brillante carrière universitaire, d’autant plus remarquable qu’il a occupé très longtemps, avant sa retraite, le poste de directeur du Département d’études anglaises de l’Université de Montréal, pour lequel il avait quitté l’Université Concordia en 1990. Il a publié deux ouvrages fondateurs, et en a dirigé ou codirig...

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