Abstract

Since the mass violence committed by Katangese against non-natives – mostly Kasaians – in the early 1990s in the Katanga province (Democratic Republic of Congo), Katangese and Kasaians have eschewed subjects relating to the past violence in their daily interactions. However, during the November 2011 presidential and legislative election period, expressions linked to the past violence, such as ‘This time, you will go back home by foot’ or ‘This time, you will not drive us out. We will fight’, were common. The paper documents and analyses how Kasaians and Katangese dealt with the memory of the violence during this election period, in Likasi and Kolwezi, two cities particularly affected by violence. Based on qualitative fieldwork research conducted between November 2011 and January 2012, the paper understands the November 2011 election as being a crisis situation informed by the fear of a violent outbreak in the event of the victory of Etienne Tshisekedi, leader of the opposition and a Kasaian. This crisis situation led to the simplification and polarization of collective identities: whether friend, neighbour or colleague, a person was perceived only as a Kasaian or a Katangese. In such a context, routine practices of coexistence based on self-censorship and avoidance tended to disappear.

Depuis les violences de masse perpétrées par des Katangais contre les non originaires – principalement les Kasaïens – au début des années 1990 au Katanga (République démocratique du Congo), les Katangais et les Kasaïens tendent à éviter les sujets liés aux violences passées dans leurs interactions quotidiennes. Cependant, pendant la période des élections présidentielle et législatives de novembre 2011, les expressions rappelant les violences passées, telles ‘Cette fois-ci, vous allez rentrer chez vous à pieds’ ou ‘Cette fois-ci, vous ne nous chasserez pas. Nous allons nous battre’ furent fréquentes. Le papier décrit et analyse comment les Katangais et les Kasaïens ont géré la mémoire des violences pendant cette période électorale, à Likasi et Kolwezi, deux villes qui furent particulièrement touchées par les violences. En s’appuyant sur une recherche qualitative menée de novembre 2011 à janvier 2012, le papier fait l’hypothèse que les élections de novembre 2011 constituèrent une situation de crise liée à la peur de nouvelles violences en cas de victoire du leader de l’opposition et kasaïen, Etienne Tshisekedi. Cette situation de crise entraîna une simplification et une polarisation des identités collectives: l’ami, le voisin ou le collègue ne fut plus perçu que comme un Kasaïen ou un Katangais. Dans un tel contexte, les pratiques routinières de coexistence, qui sont fondées sur l’autocensure et l’évitement, tendirent à disparaître.

pdf

Share