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  • Dictionnaire de la ‘Der des Der’: les mots de la Grande Guerre (1914–1918) by Benoît Meyer
  • Edward Ousselin
Dictionnaire de la ‘Der des Der’: les mots de la Grande Guerre (1914–1918). Par Benoît Meyer. (Champion Les Dictionnaires, 10.) Paris: Honoré Champion, 2014. 348 pp.

Ce dictionnaire est divisé en deux parties: ‘Les Mots de la Grande Guerre’ (pp. 21–277) et ‘Les Principaux Lieux et protagonistes de la Grande Guerre’ (pp. 279–333). La deuxième partie, présentée comme étant ‘encyclopédique’ (p. 281), est des plus succinctes, chaque entrée ne contenant que quelques phrases. L’avant-propos, la chronologie de la guerre et la bibliographie sont également très brefs. Plusieurs entrées incluent, fort utilement, des citations provenant d’œuvres littéraires écrites durant ou depuis la Première Guerre mondiale. Toutefois, on voit mal pourquoi Stendhal (p. 77) ou Victor Hugo (p. 182) sont cités. Alors que certains termes expliqués dans ce livre restent connus de nos jours — ‘Becqueter’, ‘Boches’, ‘Bourrage de crâne’, ‘Casse-pipe’, ‘Gueule cassée’, ‘Poilu’ — d’autres sont oubliés du grand public: ‘Gaspard’ (rat), ‘Marmite’ (obus), ‘Rosalie’ (baïonnette), ‘Totos’ (poux). De mîme, ont disparu les termes désignant les femmes qui travaillaient dans les industries liées à la guerre: ‘Munitionnette’, ‘Cousette’. Le principal mérite de ce dictionnaire est de rappeler les conditions quotidiennes de vie et de mort des combattants: ‘Le soldat de 1914–1918 est le plus souvent amené à vivre presque couché, tapi dans les tranchées et ainsi va-t-il se battre au ras du sol, enterré, dans une misère effroyable’ (p. 80). Benoît Meyer insiste sur les moyens de propagande déployés durant le conflit, y compris l’utilisation des bandes dessinées, en particulier Bécassine et Les Pieds nickelés (p. 216). Cependant, un siècle après le début du conflit, et à la lumière des progrès de l’histoire culturelle, il est quelque peu décevant de trouver relativement peu d’entrées sur les conséquences socioculturelles de la Grande Guerre. Encore plus décevant: on trouve de trop nombreuses coquilles et erreurs tout au long de ce livre, signe d’un dysfonctionnement du processus éditorial qui ne laisse pas d’étonner de la part des Éditions Honoré Champion. à l’entrée consacrée à Gavrilo Princip (Prinzip selon ce dictionnaire), la bataille de Kosovo Polje (1389) est décrite comme une victoire sur l’Empire ottoman (p. 324), alors qu’elle redevient une défaite (en 1398 …) à l’entrée ‘Serbie’ (p. 328). D’autres exemples: ‘Avant le début du conflit, la France possédait le taux de natalité le plus fort d’Europe’ (p. 132; ce qui est faux); ‘La Révolution des Bolchéviques poussa le Tsar Nicolas II a abdiqué [sic]’ (p. 320; il abdiqua bien avant la Révolution d’Octobre); ‘les soldats allemands durant la guerre des Bœrs’ (p. 254; l’Allemagne n’a pas participé aux deux guerres des Bœrs); ‘[général] de corps d’armée (5 étoiles)’ (p. 129; quatre étoiles, en fait). Quant aux coquilles, quelques exemples: ‘Doughtboys’ (p. 99); ‘Victor Marguerite’ (p. 127); ‘Jules Romain’ (p. 193); ‘Ceux qui souhaitèrent rejoindre territoire français’ (p. 197); ‘600 00 veuves’ (p. 205); ‘Celui qui est commande d’un engin motorisé’ (p. 210); ‘Wiegfried Sassoon’ (p. 240); ‘Ferdinand von Zeppelin né à Constance en 1938’ (p. 273). Une telle accumulation d’erreurs oblige fréquemment le lecteur à vérifier le contenu de ce qui devrait pourtant constituer un ouvrage de référence. On ne peut qu’attendre la publication d’une édition remaniée et corrigée.

Edward Ousselin
Western Washington University
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