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Reviewed by:
  • Nel medio Adriatico. Risorse, traffici, città fra basso Medioevo ed età moderna by Marco Moroni
  • Henri Bresc
Marco Moroni
Nel medio Adriatico. Risorse, traffici, città fra basso Medioevo ed età moderna
Naples, Edizioni Scientifiche Italiane, 2012, 401 p.

Marco Moroni publie une compilation de ses articles sur les commerces et les activités maritimes, la pêche en particulier et l’exploitation des salines, des villes des Marches entre le Xe et le XIXe siècle. Cet utile recueil est servi par une focale baladeuse qui réserve des surprises, des points de vue inattendus. Une remarque de méthode s’impose cependant. L’éditeur aurait dû exiger de l’auteur ou assumer luimême l’harmonisation nécessaire, l’élimination des doublons et des généralités, des petits raffinements incompréhensibles (« dorico » pour ancônitain, en référence aux origines doriennes d’Ancône) et la construction d’une cartographie qui manque complètement. Comment apprécier, par exemple, l’espace commercial que créent les traités imposés par Venise dès le XIe siècle aux villes de l’Adriatique sans une carte ?

Le livre aurait dû se fonder sur les mutations, mais le plan suit une logique géographique : les ressources des Marches (safran, huile, soie, sel, pêche, alors que leur surgissement dans l’économie n’est pas simultané), les trafics et les marchands, les productions industrielles régionales (savon, cire) et les villes marchandes. Trois essais inédits sur le sel, le savon et sur le réseau des villes portuaires et marchandes qui entoure l’Adriatique sont également les plus originaux. Les informations dispersées tout au long de l’ouvrage permettent de dessiner une géographie de la circulation maritime : sur la côte de l’Istrie, de la Dalmatie, de l’Albanie et de l’Épire, une infinité de bons ports, mais rarement liés par des routes praticables aux centres des trafics et des consommations ; à l’ouest, de mauvaises plages, simples caricatori [End Page 808] sur la côte des Abruzzes et des Marches, quelques ports-canaux aux embouchures des fleuves côtiers, quelques ports de lagune et quelques rares bons ports naturels, Ancône, Pesaro, Rimini. Ces derniers attirent le trafic qui traverse les Apennins, depuis Rome, Florence ou les centres actifs des Marches et des Abruzzes, L’Aquila, Fabriano, Camerino. Les ressources proviennent d’abord de cette mer poissonneuse et du littoral lagunaire, de la cueillette, de la pêche, du ramassage du sel, mais rien n’est immuable : l’activité des salines est soumise à la compétition ou au monopole de Venise qui les ferme au profit du sel dalmate.

La multiplicité et la modestie des places commerciales sur le littoral adriatique sont un fait de longue durée : point de centre, des marchands étrangers, une circulation qui repose sur un système de foires toujours remodelé et dont les villes se disputent la tête, la foire de départ au printemps, et l’apogée, la foire de juillet. En conclusion, une faible intégration verticale et une grande perméabilité aux influences vénitiennes, des moments de croissance autonome et de replis, des politiques économiques municipales enchevêtrées.

Le livre permet de donner une profondeur médiévale à l’œuvre de Sergio Anselmi et d’Alberto Caracciolo et de reconstruire une chronologie dispersée : dès le XIIe siècle, Ancône est l’alliée de l’empire byzantin contre les Normands d’Italie ; dans l’ombre de Venise, maîtresse des voies adriatiques, les XIIIe et XIVe siècles voient le développement précoce des foires et des relations avec l’Orient. La fixation à Lorette de la maison-relique de Nazareth, rapportée de Palestine à la fin du XIIIe siècle, en donne l’image. Le commerce de longue distance est premier. Celui des esclaves slaves aussi, à l’embouchure de la Neretva, comme l’a montré Charles Verlinden, mais M. Moroni n’en parle pas. Le monopole vénitien sur le sel, la cire (dont la consommation est multipliée par le sanctuaire de Lorette) et le...

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