Abstract

Dans le but de sonder la nature genrée du système fordiste d’arbitrage de griefs, le présent article examine les griefs des hommes en matière de chahut, de mots grossiers, d’alcoolisme et de violence, principalement dans leur forme arbitrée. Les griefs ayant trait au chahut, par exemple, étaient imprégnés d’idées sur la masculinité, la majorité visant des activités entre hommes, généralement entre travailleurs. Dans le discours de l’arbitrage, le chahut et la violence étaient naturellement vus comme des comportements essentiellement masculins. Un examen des griefs basés sur ces « mauvais comportements » révèle que le processus d’arbitrage était non seulement influencé profondément par les classes sociales, mais aussi par le genre et, dans une moindre mesure, par les idéologies ethnocentriques. Les stéréo-types sexuels et les hypothèses moralistes ont déterminé les arguments et le résultat des arbitrages de griefs, et avec chaque décision, le système est devenu plus légalisé et plus bureaucratique, le discours de l’arbitrage ayant fermement intégré ces normes genrées. Même si certaines normes genrées ont changé de forme dans le milieu de travail post-Fordisme, les griefs actuels concernant le chahut démontrent une certaine continuité avec le passé et la tendance à associer encore la masculinité du travailleur avec la violence, les comportements dangereux et l’intimidation au travail.

Abstract

This article examines men’s grievances concerning horseplay, profanity, alcohol, and violence, primarily in their legal arbitrated form, as a means of probing the gendered nature of the Fordist system of grievance arbitration. Horseplay grievances, for instance, were infused with ideas about masculinity, with the majority dealing with male-on-male activities, usually among workers. In arbitration discourse, horseplay and violence were naturalized as essentially male behaviour. An examination of these “bad behavior” grievances highlights how the arbitration process was not only shaped profoundly by class but also by gender and, to a lesser extent, ethnocentric ideologies. Gender stereotypes and moralistic assumptions shaped the arguments and outcome of grievance arbitration, and, with each decision, the system became more legalized and bureaucratized, with gender norms firmly embedded in arbitration discourse. While some gender norms changed their form in the post-Fordist workplace, current grievances concerning horseplay indicate some continuity with the past and the persisting equation of working-class masculinity with violence, rough behaviour, and intimidation in the workplace.

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