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Reviewed by:
  • Foreign Accent: The Phenomenon of Non-native Speech by A. Moyer
  • Annie Bergeron
A. Moyer (2013). Foreign Accent: The Phenomenon of Non-native Speech, Cambridge: Cambridge University Press, 218 p. 99,95 $ CA (toile).

Alene Moyer nous offre, dans cet ouvrage, un portrait large de ce qu’est l’accent et des liens qu’il entretient avec les différentes sphères de l’individu, non seulement dans l’expression de son identité dans sa langue maternelle (désormais L1), mais particulièrement dans sa langue seconde (désormais L2). L’auteur présente d’abord un regard interne sur les diverses facettes de l’accent en abordant ses liens avec l’âge de l’apprenant L2 et les différences individuelles (chapitres 2 et 3), puis un regard externe sur les répercussions sociétales et légales d’un accent non standard en L2 (chapitres 4 et 5). Enfin, l’auteure aborde les interventions possibles sur l’accent en L2 (chapitre 7).

Dans son premier chapitre, The scope and relevance of accent, Moyer présente une définition de l’accent en abordant d’abord ce qu’il n’est pas et en le différenciant du dialecte. Les contrastes entre l’accent d’un locuteur dans sa L1 et sa L2 sont aussi explorés en remettant en question l’objectif d’atteindre un accent semblable à celui d’un locuteur natif. Dans son deuxième chapitre, Accent and age, l’auteure remet d’abord en question l’hypothèse de la période critique (Lenneberg, 1967) pour mettre en relief l’importance des facteurs psychologiques, tout en soulignant au passage les problèmes reliés auxméthodes de recherche utilisées dans les études s’intéressant à l’âge au début de l’acquisition d’une L2. Dans son troisième chapitre, Accent and the individual, elle aborde la contribution des différences individuelles, telles que les aptitudes, la mémoire, l’habileté musicale, les stratégies et le sexe, sans omettre la preuve neurocognitive. De plus, Moyer y présente de façon très claire les facteurs psychosociaux impliqués dans l’apprentissage d’une L2 : le niveau d’acculturation, la motivation et les attitudes de l’apprenant envers les membres de la communauté parlant la langue cible. Cette section très étoffée traite également des différents aspects de l’input en soulevant, notamment, l’apport de la durée de séjour et l’utilisation en parallèle de la L1 et de la L2. Enfin, Moyer y déconstruit l’idée qu’il puisse exister des apprenants exceptionnels en y [End Page 588] présentant, à la toute fin, un tableau récapitulatif des facteurs intrinsèques et extrinsèques propres à l’accent en L2. Le chapitre suivant, Accent and society, débute par le récit détaillé de l’établissement de contraintes sur la prononciation correcte à adopter aux États-Unis, et ce, depuis le XVIIIe siècle jusqu’à aujourd’hui avec la présence des médias. L’auteure fait ainsi le parallèle avec les répercussions d’un accent non standard dans les situations de communication vécues par le locuteur L2 qui incluent l’effet des stéréotypes sur le jugement de la personnalité du locuteur L2 et même l’exclusion sociale. Ainsi, malgré la valeur symbolique de l’accent au niveau social, Moyer rappelle que l’objectif premier reste encore et toujours l’intelligibilité et la compréhensibilité. D’un point de vue légal, l’accent joue un rôle tout aussi primordial, comme le rappelle le chapitre cinq : Accent and the law. De ce fait, que ce soit dans le cadre d’une embauche, d’une augmentation de salaire ou d’un témoignage à la cour, on nous expose de façon anecdotique différents cas où des stéréotypes culturels et ethniques, mais aussi la perception d’un accent chez un locuteur L2, ont mené à des cas de discrimination. Bien souvent, comme nous l’explique l’auteure, il s’agit du résultat de profonds malentendus à propos de l’accent même (p. 140), rappelant...

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