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POESIE 433 du desir et de I'angoisse se gre£fent sur la premiere serie et la transforment . La lecture decouvre, par-dela la discontinuite syntaxique, une continuite formelle qui se reconstruit par mode de reprises, oppositions, renversements et variations, par un systeme de mises en rapport, de modifications et de deplacements. Malgre I'assemblage apparemment artificiel des mots, On per~oit comment se concilient les deux descriptions opposees du poeme, I'une placee sous Ie signe de Holderlin : -Ie langage sa perte etrange qu'est de souffrir presque ce signe vole du sens I'autre en finale du recueil : l'hymne des paroles obscurcies sur Ia terre lointaine La poesie, on Ie voit en fin de compte, ne rompt les habitudes du langage que pour instaurer sa propre continuite. Ses deux formes, si eloignees en apparence I'une de I'autre, sont-elles si opposees ? Que ce soit it I'interieur de la syntaxe d'une langue ou contre elle, toute po6sie ne vise-t-elle pas a creer un ordre unique de soi et du monde ? (JEAN-LoUIS MAJOR) ROMANS, RECITS, NOUVELLES, CONTES Le compte global des ouvrages publies en 1969 s'eleve a pres de cinquante titres. Au plan de la quantite cela represente sans doute une augmentation minime par rapport a 1968, mais puisque nous sommes au terme d'une decade il convient de rappeler qu'au debut des annees 60 la production annuelle restait inferieure it trente romans et recueils de nouvelles ou de contes. Le fait merite d'etre souligne : I'accroissement du nombre des ouvrages mis en librarie ces dernieres annees tient pour une forte part au dynamisme de I'editeur montrealais Jacques Hebert. Sa maison, les Editions du Jour, a Ie credit d'avoir publie pres de la moitie des oeuvres romanesques ou narratives parues au Quebec en 1969. De son cote, Ie Cercle du livre de France, avec une dizaine d'ouvrages assume pres du quart de la production, tandis que neuf ou dix autres editeurs de Montreal, Quebec, Sherbrooke, Paris, voire de Toronto, se partagent une quinzaine d'auteurs. Disons enfin, pour en finir avec les statistiques, qu'environ un sur quatre ouvrages parus correspond pour son auteur aI'etape du premier livre. 434 LEITERS IN CANADA Dans cette categorie, si les accomplissements sont de qualite fort variable , les promesses d'avenir me paraissent en general plus qu'honnetes. Mis it part Annick (Librairie de la cite universitaire de Sherbrooke, 96, $2.00) de Jean-Pierre Labbe, banal « roman de l'amour libre », sommaire et conventionnel dans sa psychologie comme dans son ecriture, I'ensemble des premieres reuvres est d'une bonne tenue. Dans ses neuf Contes et nouvelles (Agence de distribution populaire, 224, $2.50), Armand Faille brosse sobrement dans une optique realiste des drames de la fatalite. Avec une plus grande originalite forrnelle Les Morts-1livants ( HMH, 175) de Madeleine Gagnon-Mahony groupent dix nouvelles toutes axees sur des personnages malheureux qui existent sans savoir pourquoi. Dans une langue ample et belle, qui fait de chaque recit une sorte de poeme Iyrique en prose sur les themes de I'amour et de la mort, Emile Martel raconte Les Enfances hrisees (Eds du Jour, 127, $2.50). Une veine poetique analogue, tributaire apparemment de Jean Giono, se retrouve dans l'histoire du vieux montagnard et de la petite sourdemuette que presente Claudette Lawrence dans Les Solitudes d'automne (Garneau, 135, $2.95). Avec plus de fantaisie et non moins de sens tragique, La V hence (Librairie de la cite universitaire de Sherbrooke, 98, $2.00) de Fran,ois Latraverse relate la recherche de soi-meme, des autres et de I'univers, qu'effectue un jeune homme : l'habilete, la verve et la culture de cet auteur, qui avait it peine dix-neuf ans au moment de la sortie du livre, permettent ici tous les espoirs. L'interet du Guillaume D. (Cercle du livre de France, 158, $2.50) de Guy Maheux, retrospective des vagabondages, des beuveries et des amours d'un narrateur, tient surtout, me semble-t-il, it I'invention d'un cadre technique ingenieux : chaque phase du recit est ponctuee par la mention d'une heure du...

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