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  • Les images et le cinéma observés sous l’angle du travail
  • Pierre Véronneau (bio)
Jean-Paul Géhin et Hélène Stevens (dir.), Images du travail, travail des images (Rennes : Presses universitaires de Rennes / Éditions Atlantique 2012).
Magalie Flores-Lonjou (dir.), Le travail, entre droit et cinéma (Rennes : Presses universitaires de Rennes 2012).

Les presses universitaires de Rennes semblent vouloir se donner la mission de refléter la recherche sur le travail et sur le cinéma qui se mène dans leur région. Elles possèdent déjà à leur actif un bon nombre de livres sur le cinéma et un nombre tout aussi important sur le travail. Cela peut expliquer qu’elles publient à l’occasion des ouvrages qui combinent les deux approches. Par contre les deux ouvrages dont nous traiterons reflètent surtout la discipline première des auteurs et peu d’entre eux appartiennent à la discipline des études de l’image, fixe ou animée. Cela explique peut-être certaines faiblesses du côté de l’appareil analytique quand on s’attaque à celles-ci. Dans les deux cas, il s’agira d’ouvrages hybrides qui penchent davantage du côté du droit ou de la sociologie.

L’ouvrage Images du travail, travail des images est issu d’un colloque international et multidisciplinaire organisé à l’université de Poitiers en novembre 2009. S’il est effectivement multidisciplinaire, il est à peine international, car seuls deux des 27 textes ont été rédigés par des auteurs qui proviennent hors de France, en fait de l’Université libre de Bruxelles. Coordonné par deux sociologues dont le champ de recherche est le travail, on retrouve parmi les auteurs seize sociologues. C’est dire quelle est la perspective méthodologique de l’ouvrage. On peut avancer que le livre est une contribution, dans son champ spécifique, à un domaine de recherche qui prend [End Page 319] de l’importance en milieu anglo-saxon : les Image Studies (à ne pas confondre avec les Visual Culture Studies).

Comme beaucoup de publications issues de colloques universitaires, celle-ci comporte son lot de limitations découlant des propositions reçues par les organisateurs qui n’ont pas ou ne prennent pas toujours le temps, au moment de l’édition, d’aller solliciter, de non-participants, des textes qui donneraient à leur entreprise plus de cohésion ou plus de profondeur. Le terme « image » pouvant s’avérer très vaste, on y retrouve ici des textes qui analysent autant les images (en photographie, en cinéma et même en littérature) qui existent de façon préalable que celles que produisent sociologues, anthropologues et même historiens dans le cadre de leur travail. Le livre va donc dans un nombre impressionnant de directions dont l’intérêt varie en fonction de celui des lecteurs pour l’angle d’analyse abordé. Les éditeurs n’ont malheureusement pas cru bon d’inclure un index (au moins des noms et des titres, sinon des sujets), ce qui diminue de beaucoup, surtout pour les lecteurs habitués à la rigueur anglo-saxonne en ce domaine, l’intérêt et l’utilité de la publication, car il y est impossible d’y retrouver des films, des lieux, des noms qui pourraient nous intéresser. Enfin, on se demande pourquoi on n’a pas inclus non plus une bibliographie sur le sujet ou un appareil de référence (n’y parle-t-on pas de festivals, de sites web, de groupes de recherches?) qui auraient accru la portée de l’ouvrage et même pu lui donner une dimension internationale, d’autant plus que certaines notes infrapaginales comportent de telles informations.

Ces remarques préalables formulées, attaquons-nous au contenu des textes. Ils sont regroupés en quatre parties, chacune présentant une introduction. La première s’intitule « Les sciences sociales et les images du travail: regards croisés ». La seconde: « Capter les images du travail: une préoccupation déjà ancienne ». La troisième « Des usages des images du travail dans la formation ». La dernière: « L’image dans l’enquête: outils et méthodes ». En ouverture, dans leur...

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