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LETTERS IN CANADA: 1958 oh pas grand chose un cheveu une parole dans Ie vent un morceau de fraise laisse dans une assiette un pepin trouve par hasard dans une orange. 453 Cette ironie est la manifestation d'une pudeur instinctive et d'un sens critique qui, peut-etre, nuit it l'epanouissement poetique complet mais a, en tout cas, Ie merite de ne pas prendre des lanternes pour des vessies! Comme Godbout, Andre Cailloux nous repose de l'eschatologie avec ses simples Fredons et couplets ou il a retrouve Ie ton leger et badin qui a toujours accompagne en France la plus grave poesie, et la plus haute, comme pour alleger l'atroosphere et revendiquer une place pour Ie sourlre entre Ie cri d'allegresse et Ie sanglot de detresse. Cailloux a meme I'audace de ressusciter la ballade et Ie sonnet pour rimer sur tout et sur rien; son cahier ne renouvelle rien, mais j'y ai trOllVe un repos apres avoir cherche it snivre la plupart des autres dans des aventures spirituelles ou se jouerait it chaque instant Ie sort du monde. En un mot, la poesie canadienne-fran~aise ne s'est guere emichie en 1958, qui est une des nombreuses annees creuses. n ne faut ni s'en etonner, ni s'en plaindre: eela est parfaitement normal. Nous serions vrairnent combles si nous avions un tres bon recueil de poemes tous les cinq ans. Ce serait etre trop exigeant que d'en esperer davantage. [The reader's attention must also be called to the second edition of M. Guy Sylvestre's Anthologie de la poesie canadienne fran,aise (2ieme ed., revue et augmentee, Beauchemin, pp. xxiv, 298, $2.60). This ably introduced and selected collection is the best possible introduction to French-Canadian poetry. EDITOR] ROMAN ET THEATRE Roger Duhamel n y a deja un bon nombre d'annees que Leo-Paul Desrosiers poursuit une carriere litteraire jumelee: livres d'histoire et ouvrages de fiction a1ternent it une cadence reguliere tres eloignee de la trepidation. Meditatif et applique, l'auteur gagne en profondeur ce qu'il perd en facettes brillantes. C'est la forme de sa probite, qui lui vaut l'amitie de ses lecteurs; sans doute la prefere-t-il it la ferveur qui accueille des gloires plus tapageuses et peut-etre provisoires. Le solide l'attire plus que Ie clinquant. Artisan consciencieux, il construit son reuvre lentement, sans 454 LIVRES EN FRANCAIS se saucier des fioritures et des ornements. La severite l'emporte sur la seduction; iI nous arrive de Ie regretter. Carriere jumel"e, venons-nous d'ecrire. Dans les debuts, cette activite adouble voie tend it s'identifier; les romans eux-memes recherchent des etais historiques. Quelques personnages d'invention pure se melent a des etres qui ant reellement v6cu; place dans un decor historique authentique et controlable, leur liberte de pensee et d'action en est entravee. Cet apprentissage termine, Desrosiers a heureusement decide de voler de ses propres ailes. Depuis Sources, surtout depuis L'Ampoule d'or, ce recit que je retiens d'une dilection particuliere, iI cree des hommes et des femmes absents des manuels d'histoire. Cet affranchissement s'imposait pour qu'iI atteigne asa taille veritable de romancier. Vous qui passez (Fides, pp. 266, $2.50) souleve des I'abord une objection. On nous laisse entendre qu'iI s'agit du premier tome d'une trilogie; iI est possible qu'il rut contre-indique de publier les trois volumes en meme temps. On nous fera aisement remarquer, comme si nous l'avions oublie que les galeriens du roman-Beuve, Proust, Martin du Gard, Duhamel, Romains, ant reparti la publication de leur serie sur un laps de plusieurs annees. n y a cependant une difference; ces 6crivains s'arrangeaient pour que chaque livre format un ensemble boucle, qu'iI put meme se lire isolement. Ce que je reproche ici a Desrosiers, c'est d'avoir mis Ie point final ason volume une fois rendu it la page 264, sans aucune raison determinante. Nous demeurons sur notre appetit; je crains meme que des lecteurs point trap gourmands se dispensent de lire la suite. Ce serait dommage. Le heras...

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