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542 LIVRES EN FRAN<;AIS tion in Science," QQ, Summer). Science becomes purely instrumental, or, if you will, a precocious and aggressive child feebly watched over by the governess Humanitas. Nowhere is this aggressiveness more evident than in the vast apparatus of mass communications and the development of sociological analysis for use in advertising. The euphemisms of public relations are hardening into the vocabulary of Newspeak: so argues Stebelton H. Nulle, who, borrowing his title, "On the Fatal Imposture and Force of Words" (DR, Autumn), from the Reverend Robert South, discusses the pervasive use of and the meanings attached to such words as "demonstration," "underprivileged," "communicate," "integrate." The cultural revolution created by the mass media continues to be studied by the editors of Explorations, whose now familiar credo is reiterated by Edmund Carpenter, "The New Languages" (ExploratiOns 7), ana set out in a kind of free-verse litany in the same issue, filled with the most incredible errors and hyperboles; for example, Find a classic which wasn't first regarded as light entertainment. Well, there is Thucydides, and the Aeneid. Explorations 8 is an experimental reconstruction in print of the "verbi-voco-visual" world, simulating , by the use of colour and flexitype, "the spherical nature of the oral world." This is "Brain Storming" (a title from Wyndham Lewis), a witches' sabbath of ideas and quotations, and incidentally an empirical demonstration of some ideas suggested by Dorothy Lee, in "Lineal and Nonlineal Codifications of Reality" (Explorations 7) . It must be said that a reader who looks into this journal for light on the forms of art and discussion created by radio and television or on the psychological effect of these forms upon the individual, will look in vain. The editors promised us a grammar of the new media, and they have given us instead a rhapsody. LIVRES EN FRAN<;AIS LA POESIE Guy Sylvestre L'annee 1957 fut, pour la poesle canadienne de langue fran,aise, une bonne annee. Elle nous a donne un choix de poemes de Neree Beauchemin, une edition collective des (Euvres pohiques de Robert Choquette, de nouveaux recueils de Roger Brien, Alain Grandbois, JeanGuy Pilon, Pierre Trottier, et Roland Giguere; et elle a vu paraltre les LETTERS IN CANADA: 1957 543 premiers cahiers d'une douzaine de jeunes poetes, dont certains semblent prometteurs. Somme toute, une bonne annee. La collection des Classiques canadiens, lancee par les editions Fides en 1956, s'est enrichie en 1957 de quatre nouveaux titres, dont un Neree Beauchemin Mite par Ie poete Clement Marchand (Montreal, Edns Fides, 96 pp.). L'auteur des Fleurs matutinales fut iI son epoque un des meilleurs poetes canadiens, un paete mineur certes, mais d'une sincerite touchante et d'un gout sur, et il a ecrit quelques pages qui comptent parmi celles qu'on aime rappeler. Mais quand on relit les meiIleurs poemes de Beauchemin entre deux plaquettes de vers de jeunes poetes d'aujourd'hui, on ne peut s'empecher d'etre sidere par l'etendue et la profondeur de la revolution qui s'est operee dans la poesie canadienne depuis un demi-siecle. Non seulement les sujets, ou les themes, qui retiennent l'attention des poetes sont fort differents; non seulement les techniques d'ecriture ont evolue considerablement, mais ce qui est plus important encore, c'est la dissimilitude presque totale de la notion meme de poesie chez un Neree Beauchemin, d'une part, et chez un Roland Giguere, d'autre part. C'est Iii une constatation qui n'est pas particuliere au Canada fran~ais. Elle s'impose autant iI celui qui compare Moreas iI Guillevic, Francis Thompson iI Dylan Thomas, ou Bliss Carman iI Irving Layton, qu'a celui qui cherche, saDS Ie trollver, un commun denominateur aAlbert Lozeau et it Jean-Guy Pilon. Mais cette revolution n'est pas moins reelle au Canada fran~ais qu'ailleurs et, s'il est vrai qu'elle fait partie d'une revolution qui s'est etendue atout l'Occident, eUe o'en afire pas moins dans Ie Quebec un certain nombre de traits distinctifs. Ainsi, Pierre Trottier a beau publier des Poemes de Russie, il n'en est pas moins un poete canadien par une certaine qualite de la sensibilite comme par son experience de l'espace et du temps: on ne s'y trompe pas. En somme, les poetes canadiens de langue fran~aise continuent it subir I'influence des poetes fran~ais et a reagir devant ces influences de maniere iI particulariser des tendances plus generales. Ces influences se croisent d'ailleurs, disparaissent vite ou persistent longtemps, et c'est pourquoi en marge de cette revolution recente, dont les precurseurs furent Alain Grandbois et Saint-Denys-Garneau, des traditions plus anciennes survivent et se retrouvent dans des reuvres qui ant un certain caractere anachrornque. Ainsi, entre la fusee interplanetaire et la bombe a hydrogene, la vieille voiture atraction animale et Ie vieux rouet inspirent encore des poetes: les unes ne sont pas plus "poetiques" que les autres, tout depend de ce que Ie poete en fait. L'anachronisme n'est pas tant dans I'objet que dans 544 LlVRES EN FRAN~IS Ie regard ou dans la pensee du poete: les "ruines" de Giguere sont plus "modemes" que les "gratte-ciel" de Brien. De toute maniere, une partie importante de la production poetique recente est vraiment une poesie de l'age atomique. Ce n'est pas par hasard, semble-t-il, que la desintegration des formes poetiques traditionnelles est contemporaine de la fission de I'atome: il y a toutes sortes de phenomenes d'osmose entre les divers domaines de l'histoire humaine, et il serait etonnant que les poetes ne se soient pas aper~u-peut-etre faut-il dire: n'aient pas pressenti-

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