In lieu of an abstract, here is a brief excerpt of the content:

Reviewed by:
  • La littérature québécoise dans le contexte américain. Études et explorations by Jean Morency
  • Jean-Pierre Thomas (bio)
Jean Morency, La littérature québécoise dans le contexte américain. Études et explorations, Québec, Nota bene, coll. Terre américaine, 2012, 181 p. 23,95$

Jean Morency est connu dans le milieu de la recherche universitaire surtout pour ses travaux portant sur les influences de la culture américaine sur la littérature québécoise, qu’il a entamés dans les années 1990 et présentés dans son étude Le mythe américain dans les fictions d’Amérique (1994). Il récidive avec un ouvrage intitulé La littérature québécoise dans le contexte américain. Études et explorations, livre qui porte bien son titre puisqu’il s’agit d’un parcours exploratoire effectué par le chercheur durant une quinzaine [End Page 231] d’années — du début des années 1990 à 2006. Composé d’une série d’articles savants publiés préalablement dans des revues et des ouvrages collectifs, ce travail, qui s’inscrit dans le cadre de la Chaire de recherche du Canada dont Morency a été titulaire, prend place dans la collection Terre américaine, qu’il dirige pour le compte des Éditions Nota bene. C’est évidemment la question de l’américanité telle qu’elle affleure dans l’œuvre d’écrivains américains et québécois qui occupe la réflexion de l’auteur. Celui-ci met en place pour l’occasion une démarche de comparatiste qui flirte çà et là avec la sociocritique. Les enjeux de la recherche : établir les implications de ce paradigme important dans le domaine des études québécoises qu’est devenue au fil des dernières années l’américanité et en déterminer les rapports, qu’ils relèvent de la méfiance, d’une ouverture marquée par la fascination et le rejet ou de la réceptivité pure et simple.

L’ouvrage se compose de deux parties d’à peu près égale longueur, où sont définies les notions utilisées et où Jean Morency prospecte des voies singulières de la critique littéraire. Bien que l’auteur ait fait un effort louable pour lier entre eux ce qu’il nomme des chapitres, il est difficile de ne pas percevoir le raccord rapide entre certains articles de provenance diverse. Qu’à cela ne tienne, la démarche dans son ensemble ne manque pas d’unité. Dans la première partie, intitulée « Une américanité québécoise », après avoir, dans deux articles étoffés, présenté sa démarche ainsi que les enjeux de la question (les États-Unis doivent être perçus comme « la métonymie incontournable de la réalité américaine » et l’appropriation de la culture états-unienne entraîne les auteurs québécois à tenter de concilier des héritages littéraires distincts, ceux de la France s’ajoutant à ceux de leurs voisins du Sud, d’où un visage littéraire particulièrement composite) et s’être livré à des ébauches d’analyse à partir notamment des œuvres de Victor-Lévy Beaulieu et de Jacques Poulin, Morency entame une petit parcours historique afin de relever quelques moments clés où l’influence de la culture et de la littérature américaines s’est révélée marquante. Le rôle d’un Louis Dantin (longtemps exilé aux États-Unis et, par la force des choses, en contact avec la culture autre) qui, par l’entremise de ses correspondances avec Olivar Asselin ou Jean-Charles Harvey, donne l’exemple « d’un mouvement de prise de distance avec le milieu littéraire canadien-français et d’ouverture à de nouvelles réalités, non pas uniquement françaises, mais aussi nordaméricaines », sert d’assise pour étayer l’hypothèse selon laquelle les États-Unis deviennent, dès la première moitié du XXe siècle, une référence incontournable en matière de connaissances et de culture. L’exemple du road book arrive ensuite à point nommé, dans un chapitre...

pdf

Share