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Reviewed by:
  • Il governo della città durante il ventennio fascista. Arezzo, Perugia e Siena tra progetto e amministrazione by Monica Busti
  • Fabien Archambault
Monica Busti Il governo della città durante il ventennio fascista. Arezzo, Perugia e Siena tra progetto e amministrazione Pérouse, Deputazione di storia patria per l’Umbria, 2010, XIV-269 p. et 18 p. de pl.

Depuis la monographie pionnière de Loreto Di Nucci sur le fascisme et l’espace urbain en Ombrie1, d’autres travaux ont montré comment le régime de Mussolini avait considéré l’architecture et l’urbanisme comme un instrument de propagande et de fabrication du consensus dans l’Italie de l’entre-deuxguerres2. Si Monica Busti s’inscrit dans cette veine, elle a choisi de porter son regard sur [End Page 570] trois villes moyennes de l’Italie centrale – Arezzo, Pérouse et Sienne –, loin des fastes romains ou des projets monumentaux mis en œuvre dans les autres grandes villes de la péninsule. Le choix de comparer ces trois cités se justifie par leur taille démographique analogue (environ 30 000 habitants sur la période étudiée), leur statut de chefs-lieux de province (l’équivalent du département français), leur proximité topographique (les trois provinces sont contiguës de part et d’autre de la frontière entre Toscane et Ombrie), leur composition sociologique ainsi que leur attitude politique. Les métayers, qui y représentent plus des deux tiers de la population active, avaient en effet pris une part active au Biennio rosso de 1919-1920, deux années d’intense agitation révolutionnaire. À première vue, le fascisme a laissé peu de traces : quelques écoles, trois gares, un palais de justice. Pourtant, ici comme ailleurs, le régime avait pour objectif de « contrôler et organiser la ville » (p. 47). En témoigne, au début des années 1930, l’établissement de schémas directeurs d’urbanisme, comme dans 180 autres localités, sous l’autorité des représentants du pouvoir central, les préfets et les podestats (nommés directement par le gouvernement, ces derniers remplacent les maires à partir de 1926). Si le tissu urbain fut en apparence peu modifié, il ne faut pas y voir une marque d’indifférence ou d’impéritie mais, constate M. Busti, le résultat de la capacité du fascisme à s’adapter aux contextes locaux et à prendre en compte les intérêts des classes sociales qui le soutenaient. Il s’agissait en fait d’y entretenir la « dynamique de l’immobilité » (p. 23).

M. Busti développe cet oxymore tout au long de trois parties équilibrées. La première est consacrée à l’analyse économique et sociale du système du métayage, qui fonde la domination des trois villes sur leur territoire. En haut de l’échelle se trouvent les grands propriétaires, qui appartiennent presque toujours aux grandes familles aristocratiques et résident dans les vieux palais des centres villes. Viennent ensuite les moyenne et petite bourgeoisies, composées de petits propriétaires terriens qui se sont fortement enrichis avec l’inflation du début des années 1920 (du fait qu’ils étaient payés en nature et non en argent). Les bénéfices ont été réinvestis dans le rachat de terres et dans des activités commerciales qui leur permettent de diversifier leurs revenus. Généralement locataires, ils tiennent à résider au plus près des centres historiques et des symboles traditionnels du pouvoir. Leur stratégie d’ascension à la fois sociale et spatiale (puisque les trois villes sont situées sur des collines) est soutenue par le régime fasciste. Considérant la petite propriété rurale comme le meilleur garant de la stabilité de la société, celui-ci impose au milieu des années 1920 le contrôle des loyers et la renégociation des baux de location des terres au détriment des métayers. Ces derniers, qui chaque matin partent travailler dans l’immédiat contado et constituent entre 60 et 70 % de la population urbaine, logent dans des habitations dégradées, voire insalubres, proches des murailles...

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