Abstract

Cet article concerne les formes politiques alternatives à celle de l’État-nation qui se mettent en place dans l’ancienne vice-royauté du Río de la Plata à l’issue de l’indépendance de ce territoire (qui deviendra l’Argentine). Il analyse la construction territoriale et institutionnelle d’une entité politique originale, la province souveraine, à travers le cas de la république de Córdoba dans les années 1820. L’auteur remonte à l’ancien régime pour exposer la façon dont les corps territoriaux qui constituent la Monarchie se renforcent et se politisent à travers les réformes de l’empire, à la fin du XVIIIe siècle, puis à travers la révolution d’indépendance. Elle montre également la tension, présente dès le début de la révolution, entre la souveraineté des corps territoriaux et la souveraineté « nationale », ainsi que les constructions territoriales que ces différentes acceptions de la souveraineté mettent en jeu. Si elle consolide sa souveraineté sur le plan interne, la république de Córdoba s’efforce en parallèle de s’inscrire dans une entité politique plus large, envisagée comme une confédération.

Abstract

This article deals with the different political forms that emerged after the former viceroyalty of the Río de la Plata (which would eventually become Argentina) became independent. It analyzes the territorial and institutional construction of an original political entity, different from the nation-state: the sovereign province. Focusing on the Republic of Córdoba, it shows how this polity was based on the politicization and reinforcement of the territorial corporations during the imperial reforms at the end of the eighteenth century, then the independence revolution. This created a tension between the sovereignty of these corporations and the sovereignty of the “nation,” both working on different territorial dynamics. The Republic of Córdoba presents the case of the consolidation of an internal sovereignty while working towards integrating a larger, confederal, polity.

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