Abstract

In 1907 and 1908, the governments of four provinces – Manitoba, Ontario, New Brunswick, and British Columbia – introduced policies to encourage the display of flags on public school buildings and grounds. In British Columbia, the question of flag-flying provoked a heated debate, pitting the provincial minister of education, a proponent of the Union Jack, against city school boards that favoured the Canadian Red Ensign. On one level, school flag policies were part of a well-documented patriotic curriculum and suggested the influence of American patriotic practices. The debate in British Columbia underlined the division in Canadian imperialist sentiment between those who favoured a centralized imperial federation and those who saw Canada as an autonomous state within the British Empire. On the other hand, based on a comparative reading of the four provincial policies and the public responses to them, this article contends that the flag-flying controversy, particularly in British Columbia, reflected a process of jurisdictional negotiation as much as a contestation of identity. Drawing upon Alfred Gell’s anthropological theory of art, the article suggests that flags draw their power not only from their status as figurative emblems but also from their employment as physical expressions of political agency.

En 1907 et 1908, les gouvernements de quatre provinces – le Manitoba, l’Ontario, le Nouveau-Brunswick et la Colombie-Britannique – adoptèrent des politiques encourageant le déploiement de drapeaux sur les bâtiments et terrains des écoles publiques. En Colombie-Britannique, la question du hissage de drapeaux provoqua un débat houleux, qui opposa le ministre provincial de l’éducation, partisan de l’Union Jack, et les conseils scolaires des villes, qui lui préféraient le Red Ensign canadien. La politique sur les drapeaux en milieu scolaire s’inscrivait dans un programme patriotique bien documenté, probablement inspiré des usages patriotiques étatsuniens. Le débat en Colombie-Britannique met en évidence les désaccords qui existaient, quant à la place du Canada au sein de l’Empire, entre les partisans d’une fédération impériale centralisée et ceux pour qui le Canada était un état autonome dans l’Empire britannique. En se fondant sur une lecture comparative des politiques de ces quatre provinces et sur les réactions publiques qu’elles suscitèrent, l’auteur soutient que la dispute entourant les drapeaux reflétait, particulièrement en Colombie-Britannique, un processus de négociation de compétences autant qu’une controverse identitaire. En s’inspirant de la théorie anthropologique de l’art d’Alfred Gell, il fait valoir que le pouvoir des drapeaux ne réside pas que dans leur statut d’emblème figuratif; ils peuvent également être l’expression physique du pouvoir d’action politique.

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