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Reviewed by:
  • Kampf um Florenz. Die Medici im Exil, 1494-1512 by Götz-Rüdiger Tewes
  • Agnès Pallini-Martin
Götz-Rüdiger Tewes
Kampf um Florenz. Die Medici im Exil, 1494-1512
Cologne, Böhlau Verlag, 2011, 1190 p.

Avec cet imposant ouvrage, l’auteur propose une étude très détaillée et très documentée des années d’exil hors de la ville de Florence que connut la famille des Médicis entre 1494 et 1512, en adoptant un point de vue qui prend en compte la complexité des réseaux banquiers et politiques. Les enjeux des politiques locale et internationale se mêlent ainsi avec les pratiques marchandes, offrant un éclairage particulièrement intéressant.

L’épisode politique est relativement simple. En 1494, dans le contexte de la première guerre d’Italie, Pierre de Médicis, fils de Laurent le Magnifique, est expulsé de la ville de Florence. Depuis septembre 1494, le roi de France Charles VIII a remporté ses premières victoires en Italie et souhaite entrer sur le territoire florentin avant de se porter sur Naples. Le 4 novembre, le roi et ses ambassadeurs rencontrent une première délégation florentine conduite par Pierre de Médicis, qui est obligé d’accepter les demandes royales et de céder les forteresses de Pietrasanta, Sarzana, Pise et Livourne. L’accord stipule cependant que ces deux dernières villes doivent revenir à Florence une fois Naples conquise par le roi de France. Au retour de son ambassade, Pierre affronte une révolte des Florentins qui refusent qu’il ait pu ainsi disposer des possessions de la ville. La révolte est victorieuse et les Médicis doivent quitter Florence, leurs biens sont saisis et des administrateurs sont nommés pour leur gestion. La tête de Pierre de Médicis est mise à prix pour 2 000 ducats. Cet exil désorganise durablement la banque des Médicis, marquant notamment la fin des filiales. Il ne prend fin qu’avec l’entrée triomphale de Jean de Médicis (futur pape Léon X) à Florence en septembre 1512. Pourtant, le poids économique des Médicis n’a pas disparu.

Götz-Rudiger Tewes, déjà auteur d’un article sur le rapport entre les Médicis et la France sous le pontificat de Léon X1, offre au lecteur une reconstruction érudite utilisant des sources très diverses : lettres, chroniques et surtout de nombreux documents comptables inédits de la famille des Médicis ou de leurs alliés comme les Bartolini ou les da Gagliano, conservés pour ces derniers dans les archives Salviati.

Divisé en sept chapitres selon un parcours chronologique, le livre retrace les conditions réservées aux exilés et les soutiens financiers qui leur sont apportés. Après le premier chapitre consacré à l’expulsion de Florence, le deuxième explique comment, après la conjuration des Pazzi de 1478, Laurent de Médicis a mis en place, en Italie et en Europe, un réseau économique et politique de filiales de la banque Médicis et de banquiers alliés, parmi lesquels se distinguent particulièrement Bartolomeo Bartolini à Lyon, le cardinal Federico Sanseverino et la famille Orsini à Rome. Ces réseaux jouent un rôle essentiel dans les premières années de l’exil, ce que montrent les deux chapitres suivants. Sanseverino et des membres de la famille Orsini tiennent en effet le premier plan dans les relations nouées avec les rois de France, Charles VIII puis Louis XII, via leurs plus proches conseillers, Guillaume Briçonnet et Georges d’Amboise, qui font l’objet d’une attention particulière de l’auteur.

Le chapitre 5 présente l’architecture complète des réseaux de compagnies bancaires liées aux Médicis pendant la période. En plus des compagnies Bartolini, Lanfredini, Pandolfini à Lyon, Florence et Rome, l’auteur examine comment d’autres compagnies bancaires et commerciales parmi les plus importantes de l’Europe des affaires, unies par des intérêts financiers, commerciaux et politiques communs, entrent en jeu. C’est le cas des Salviati de Florence, des Bonvisi de...

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