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  • Tocqueville e l’Occidente
  • Filippo Corigliano (bio)
Compte rendu de Tocqueville e l’Occidente. Atti del Convegno Internazionale di Arcavacata (12–13 ottobre 2006), a cura di Diana Thermes, Rubbettino , Soveria Mannelli , 2012 , p. LXV-594 .

1. Le livre Tocqueville e l’Occidenterecueille les Actes du colloque international sur Tocqueville qui s’est déroulé à l’Université de la Calabre, les 12 et 13 octobre 2006, à la suite des célébrations du bicentenaire de la naissance de Tocqueville. Les interprétations de la pensée politique du Normand sont abordées dans différents cadres disciplinaires par des spécialistes parmi les plus illustres. Le livre est divisé en trois parties, conformément à la structuration du colloque en trois sections, et range les essais selon trois orientations générales : Tocqueville et la démocratie, Tocqueville et l’Amérique, Tocqueville et l’Europe.

2. La Première Partie, Tocqueville e la Democrazia, est dédiée aux aspects théoriques de la démocratie telle que l’a envisagée Tocqueville sur le plan social aussi bien que politique.

Teresa Serra, en ouverture de son article 1, souligne que Tocqueville « a été capable de donner une première caractérisation idéale de la démocratie participative 2» en analysant le fonctionnement des institutions démocratiques aux États-Unis et surtout le rôle joué par les mœurs américaines. Teresa Serra souligne l’effort inédit de compréhension anthropologique de l’homme démocratique qui a [End Page 181]besoin, dans un « monde tout nouveau », d’une « science politique nouvelle » pour l’éduquer à la démocratie 3. Selon elle, le souci de Tocqueville n’est pas seulement de proposer un nouveau modèle de société démocratique, mais aussi de faire la lumière, par une opération herméneutique, sur les contradictions qui peuvent naître au sein même de la démocratie et sur les implications négatives engendrées par l’égalisation des conditions. Tocqueville redoute que ne s’altère l’équilibre entre l’égalité et la liberté, la première tendant à prévaloir sur la deuxième, et que la démocratie ne dégénère en tyrannie de la majorité. Il craint également que le « paternalisme démocratique 4» ne produise un appauvrissement de l’engagement civique et ne limite les domaines d’action jusqu’à priver l’être humain de toute volonté démocratique. Dans la démocratie, qui pour Tocqueville constitue non seulement un fait mais une valeur – « la valeur qui doit guider l’histoire 5» –, le nouveau concept de pouvoir doit s’affranchir de l’idée de « domination » et se fonder sur l’associationnisme qui constitue au contraire un « habitusde responsabilité 6» en produisant le passage nécessaire d’une démocratie représentative à une démocratie participative. Par conséquent, selon Teresa Serra, la pensée de Tocqueville prépare au « dépassement » des conceptions politiques précédentes en proposant « l’utopie » d’aller au-delà du discours de Hobbes à propos de l’État moderne et au-delà de la vision de la politique machiavélienne 7.

Si pour Teresa Serra Tocqueville dépasse les conceptions politiques de Hobbes et Machiavel, pour Francesco De Sanctis, au contraire, il se situe historiquement dans le « passage entre l’aristocratie et la démocratie ». C’est ainsi que dans son article 8sont mis en relief les aspects sociaux et juridiques qui définissent la nature fondamentale de ces régimes respectifs. L’aristocratie naît des liens attributifs et définit son pouvoir social autour de la figure paternelle qui exerce son imperiumsur les choses réelles, c’est-à-dire la terre, et sur les hommes qui l’habitent. Étant donné que les individus aristocratiques sont les vrais noyaux du pouvoir social et politique dans une aristocratie, la séparation entre les deux pouvoirs n’est pas « saisissable ». Dans un tel contexte, affirme De Sanctis, il y a un code qui « échappe aux règles de la rationalité et de l’humanité 9» : c’est l’honneur, qui règle les rapports sociaux et garantit soit la subsistance des in...

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