Abstract

La voix féminine, rare et longtemps exclue de l’histoire du théâtre français, l’est encore plus dans les pays francophones. Pourtant, Maud Robart continue à marquer sa présence sur la scène du théâtre international. Née en Haïti, Robart était co-fondatrice avec Jean Claude Garoute (Tiga) du groupe artistique Saint-Soleil (1972-82) rendu célèbre grâce aux écrits d’André Malraux (1976) et collaboratrice proche de Grotowski (1977-1993). Depuis 1993 elle travaille indépendamment (stages, conférences, démonstrations). Inspirée par ses expériences personnelles et la tradition orale de son pays, ainsi qui le travail de plus de 10 ans avec Grotowski, Robart a développé une pédagogie et une technique pour les gens du théâtre. En tant qu’artiste créateur-transmetteur, elle pose des questions sur le rapport entre création, tradition et modernité. Sa recherche pratique et théorique explore la voix, le chant afro-haïtien et le rythme (mouvement) afin de revaloriser l’archaïcité des cultures.

Dans cet essai, Adamowicz-Hariasz analyse le rôle de la femme en tant que « keeper and transmitter » (Minh-ha) de la tradition orale et du savoir qu’elle véhicule. Elle étudie la période peu connue de l’expérience personnelle et collective de Robart dans la commune Saint-Soleil en Haïti, surtout la façon dont Robart, dans sa vision de la fonction du théâtre, négocie les tensions entre le caractère populaire de ses sources (vaudou, rites, chants et traditions afrohaïtiens) et l’entraînement de l’acteur/actrice qu’elle préconise et qui s’avère hautement élitaire.

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