- Littérature de jeunesse
Ouvrages critiques
Pederzoli, Roberta. La Traduction de la littérature d’enfance et de jeunesse et le dilemme du destinataire. Bruxelles: pei Peter Lang, 2012. isbn 9782875740106. 313 p.
Cet ouvrage de la chercheuse en langue et traduction françaises au Dipartimento di Interpretazione e Traduzione de l’Université de Bologne développe une réflexion générale, théorique et appliquée associée aux caractéristiques spécifiques de cette production littéraire. Roberta Pederzoli présente une méthodologie innovante, combinant l’analyse qualitative et quantitative effectuée sur un corpus constitué de vingt et un textes contemporains traduits en français, allemand et italien. L’auteure remet en cause l’approche fonctionnaliste et target-oriented conçue en faveur de l’enfant, mais, en filigrane, de l’adulte médiateur, au détriment des caractéristiques littéraires et esthétiques du texte de départ, et ce au nom du destinataire enfant et de critères de lisibilité. Préfacé par Jean Perrot, composé de six chapitres, cet ouvrage scrute et identifie les stratégies employées par les différents traducteurs et compare les solutions apportées, après avoir défini les spécificités de cette littérature.
Le premier chapitre traite de littérature(s) et de lecteur(s), le second résume la place occupée par la traduction de la littérature d’enfance et de jeunesse entre aspirations littéraires, contraintes éducatives et exigences commerciales. Le chapitre suivant identifie le rapport à l’Autre et met en lumière les stratégies de médiation culturelle dans la traduction de la littérature d’enfance et de jeunesse. Le quatrième chapitre s’attarde sur le rôle de l’idéologie dans la traduction de la littérature pour la jeunesse et présente les manipulations textuelles dues à l’intrusion de la voix du traducteur. L’avant-dernier chapitre repense la lisibilité. En dernier lieu, l’auteure s’attarde sur le dilemme du destinataire: versus l’œuvre ou le lecteur?
Cet essai fouillé, très documenté, riche en références multiples puisées à diverses sources, interpelle le rôle de la traduction littéraire d’hier et de celle d’aujourd’hui destinée aux jeunes et souhaite ardemment que l’œuvre littéraire initie les destinataires à la culture et à l’art. Par son propos, cette publication inestimable contribue à clarifier de nombreux concepts associés à la lisibilité d’un texte, tout en soulignant les retombées du texte littéraire traduit pour un jeune public. [End Page 220]
Kunesova, Kveta, coord. De l’image à l’imaginaire. Université Hradec Králové: République tchèque, 2011. isbn 9788074350962. 194 p.
Dans l’avant-propos, “L’Image comme principe,” Kveta Kunesova distingue trois fonctions principales attribuées à la description des paysages: mathésiques (diffusion du savoir dans l’œuvre de Verne), mimésiques (construction d’une représentation dans les contes) et sémiosiques (régulation du sens) dans les récits où elle est insérée dans la narration. Kunesova identifie les premières images créées à l’intention des enfants, dès le dix-septième siècle, présentes dans des ouvrages à caractère pédagogique (catéchismes, abécédaires). Accompagnée d’un cd, cette publication, illustrée en page de couverture par Kenka Holikova, étudiante en arts plastiques, réunit quinze communications réparties en cinq sections.
Dans la première partie, “Littérature et image,” Daniel Fondanèche brosse un vaste tableau des origines du dessin et de ses fonctions jusqu’aux représentations contemporaines présentes dans la bande dessinée et le roman-photo où le dessin est passé d’un statut privilégié à celui d’un accompagnement pour devenir l’élément essentiel qu’un texte complète, ajoute-t-il. Dans sa communication, “Lecture et illustration,” l’auteur décrit, avec force exemples, les modifications subies par les illustrations au fil des siècles et des textes, selon la représentation que l’on se faisait du monde. À sa suite, Christine Piu aborde sous l’angle didactique “L’illustration litt...