Abstract

L’Ubu Repertory Teater de New York (l’Ubu) a mis en scène (ou lecture sur scène) sept pièces de cinq femmes dramaturges franco- antillaises. Ces productions suggèrent une qualité transnationale du théâtre féminin antillais. Mais comment la qualifer? En examinant les théâtres d’Ina Césaire, de Maryse Condé, et de Gerty Dambury ainsi que leurs mises en scène aux Etats- Unis, le présent article révèle la possibilité d’un théâtre transnational pour ouvrir une voie à la mémoire. Il s’agit d’étudier, d’une part, trois pièces princi-pales, et, d’autre part, les mises en scène et la réception de ces pièces à l’Ubu. D’abord, une analyse textuelle permet d’éclairer comment les pièces présentées mettent en scène une continuité entre passé et présent, proposant une sorte de mémoire vive et dramaturgique. Dans la deuxième partie de l’analyse, il est question de la traduction culturelle réalisée par les artistes et les spectateurs à l’Ubu, où les techniques interculturelles se confrontaient aux diférentes approches de plusieurs artistes afro- américains reconnus. En travaillant en collaboration et en contradiction, les artistes présentaient des esthétiques réalistes et anti-réalistes, des références culturelles et transculturelles et des réminiscences africaines telles que la musique et la danse. Cette section souligne la mise en place d’une narration du traumatisme transculturel, créée par l’événement théâtral et les conflits engendrés.

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