Abstract

Pour le philosophe Jacques Rancière, il importe de produire de nouveaux “régimes du sensible” qui repoussent les limites de l’art tel qu’il est compris, et interpellent les “règles des savoirs”. Raharimanana élabore depuis la fin des années 80 une esthétique plurielle, radicale, qui s’appuie sur une mise en mouvement de la mémoire et l’exposition de ses points névralgiques. Tout à la fois, spéculaire, spectaculaire et spéculative, l’œuvre de l’écrivain malgache manifeste un “nouveau temps, un nouvel espace et un nouveau découpage”. Elle se pose en miroir. Elle parle aux yeux et s’impose à l’imagination. Elle interroge Madagascar, ses dits et ses non-dits, ses théories et ses pratiques. Ainsi, elle met en rapport la parole et l’action, le visible et le dicible. Cet article analyse les intersections de l’écrit et du visuel chez Raharimanana pour montrer comment elles déterminent la littérarité de son corpus.

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