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  • Amérique du Nord:Ontario et Ouest canadien
  • Juan Jiménez-Salcedo

Œuvres de création

Tremblay, Gaston. Le Grand Livre. Ottawa: Prise de Parole, 2012. ISBN 9782894232699. 441 p.

Campé à Sturgeon Falls (Ontario) à la fin des années soixante, Le Grand Livre, roman de Gaston Tremblay, est l'évocation touchante et troublante d'une jeunesse idéaliste vécue à l'ombre des clochers dans un "Petit Québec" ontarien. Mais c'est également le témoignage d'une amitié entre deux figures de proue de la période d'effervescence du Nouvel-Ontario qui a fortement marqué les années soixante-dix, celle qui unit le regretté André Paiement, fondateur du Théâtre du Nouvel-Ontario et du groupe musical CANO, et Gaston Tremblay, auteur et fondateur des Éditions Prise de Parole (de 1978 à 1988).

Albert et Paul-André se connaissent depuis toujours. Ils ont grandi à quelques maisons l'un de l'autre dans le petit village de Sturgeon Falls. Ensemble, ils ont bâti des villages dans le trou de sable au coin de la rue et pourfendu des "Vache qui rit" en carton. Au lendemain de Noël, en 1967, ils font le trajet de Sturgeon Falls à North Bay avec deux autres amis. Albert en profite pour s'acheter le grand cahier relié en toile verte qu'il convoite depuis un moment et qui sera son journal intime. Au moment de payer, il lui manque deux dollars. Son bon ami Paul-André les lui fournit à une condition: que lui soit réservée la section à la fin du cahier. Marché conclu. C'est ainsi que naît le "grand livre," document-témoin au jour le jour de l'amitié qui se déploie entre deux adolescents au seuil de l'âge adulte. Années tumultueuses s'il en est, marquées par l'éveil à soi de ces jeunes qui tentent de concilier leur foi et les valeurs émergentes de la contreculture qui bouleverse alors toute l'Amérique. Quarante ans plus tard, les réflexions et les états d'âme confiés au "grand livre" sont avivés et agrémentés par les souvenirs de l'homme d'âge mûr.

Le "grand livre" se présente comme une autofiction dans laquelle on ressent vivement une profonde vérité référentielle et émotionnelle. L'ambiance et l'air du temps revivent, mais aussi—avec une résonance quasi musicale—les espérances et les incertitudes d'une adolescence en milieu modeste qui préparaient pourtant une trajectoire d'adulte remarquable. [End Page 210]

Brodeur, Hélène. Entre l'aube et le jour. Chroniques du Nouvel-Ontario. Vol. 2. Ottawa: Prise de Parole, 2012. ISBN 9782894232743. 271 p.

Après avoir pratiqué plusieurs métiers, Hélène Brodeur se consacre à l'écriture dès la fin des années 1970. À compter de 1981, elle publie coup sur coup les trois volumes des Chroniques du Nouvel-Ontario, qui la consacrent comme la pionnière de la littérature franco-ontarienne contemporaine. Les Éditions Prise de Parole en rééditent cette fois-ci le deuxième volume.

Dans Entre l'aube et le jour, Hélène Brodeur poursuit le récit de la petite histoire du Nouvel-Ontario qu'elle avait entreprise avec La Quête d'Alexandre, où il était question des premières heures de la colonisation du Nouvel-Ontario, du tournant du vingtième siècle jusqu'au grand feu de 1916. Plusieurs années se sont écoulées depuis, alors que s'amorce le deuxième tome de ces Chroniques du Nouvel-Ontario. Une première génération à naître dans ce pas austère arrive à maturité alors que sévit la grande dépression des années trente et que le climat, indomptable, continue à faire des ravages. Certains parmi cette génération s'entêtent à bâtir un pays en suivant le chemin tracé par leurs parents, alors que d'autres, déjà, cherchent ailleurs, dans les grandes villes et par les hautes études, à échapper au joug de la misère et de la pauvreté.

De nombreux articles ont salué au fil des années les qualit...

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