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  • Analyse et représentation documentaires : introduction à l ’indexation, à la classification et à la condensation des documents by Michèle Hudon
Michèle Hudon. Analyse et représentation documentaires : introduction à l ’indexation, à la classification et à la condensation des documents. Québec : Presses de l’Université du Québec, 2013. xxviii, 297 pages. ISBN 978-2-7605-3745-3. CAN 34 $.

L’ouvrage Analyse et représentation documentaires : introduction à l ’indexation, à la classification et à la condensation des documents est rédigé par Michèle Hudon, professeure agrégée à l’École de bibliothéconomie et des sciences de l’information (EBSI) de l’Université de Montréal. La professeure Hudon détient une maîtrise en bibliothéconomie de l’Université de Montréal et un doctorat en sciences de l’information de l’Université de Toronto. Ses domaines d’enseignement et de recherche portent sur la classification, l’indexation des documents, et le développement des langages documentaires tels que les répertoires de vedettes-matières [End Page R4] et les thésaurus. Auteure prolifique, Michèle Hudon est l’une des co-auteures du Guide pratique du Répertoire de vedettes-matière de l’Université Laval (Éditions ASTED et Université Laval, 2008). Elle a également publié le Guide pratique pour l’élaboration du thésaurus documentaire (Éditions ASTED, 2009) en collaboration avec Danièle Dégez et Dominique Ménillet.

Le présent ouvrage vise d’abord les futurs spécialistes de l’analyse et la représentation de l’information et des documents, mais également les professionnels et techniciens qui accomplissent les tâches d’indexation, classification et condensation des documents. Tel que souligné par l’auteure, cette introduction comble un vide sur le plan du matériel disponible pour l’enseignement de ces pratiques en milieu francophone.

Le premier chapitre est consacré aux différentes composantes de la mission d’un service d’information, soit « fournir à l’usager l’information dont il a besoin ou qu’il désire obtenir, au moment opportun, sous une forme qui lui est accessible et à un coût raisonnable » (p. 4). Le deuxième chapitre présente une introduction générale à l’analyse documentaire. On y décrit la nature et les fonctions du processus, les procédures associées, les formes de représentations du contenu et les tendances.

Les chapitres suivants (chapitres 3 à 5) traitent des étapes et finalités de l’indexation par sujet, de l’opération de classification et des principaux concepts, étapes et règles liés à la condensation des documents. Ces trois chapitres adoptent une structure similaire. D’entrée de jeu, ces trois processus sont décrits de manière générale (nature, caractéristiques, fonctions, notes historiques). L’auteure propose ensuite une partie sur les notions pratiques liées aux trois processus. À souligner également une section dédiée aux normes et politiques pour les chapitres portant sur l’indexation et sur la condensation. Ces chapitres se terminent par une description des tendances actuelles pour chacun des trois processus de l’analyse documentaires.

Le chapitre 6 trace un portrait du contrôle du vocabulaire (nature, fonctions et notes historiques). La section portant sur la typologie des langages documentaires se veut une introduction aux langages faisant l’objet des chapitres suivants de l’ouvrage (chapitres 7 à 11).

Les langages documentaires combinatoires (répertoire de vedettes-matière et thésaurus), langages documentaires classificatoires (schéma de classification documentaire, Classification décimale de Dewey [DDC] et Classification de la Bibliothèque du Congrès [LCC]) sont présentés en détails. La structure de ces cinq chapitres est sensiblement la même. Pour débuter, l’auteure décrit de manière générale chacun des langages documentaires énumérés (nature, caractéristiques, fonctions, notes historiques) et présente ensuite les notions pratiques de chacun de ceux-ci. Une description des tendances actuelles complète chacun de ces chapitres consacrés aux langages documentaires.

Pour conclure l’ouvrage, l’auteure propose une partie consacrée à l’analyse documentaire dans son contexte et plus particulièrement, à la place du traitement analytique dans les institutions documentaires, du personnel, des politiques et procédures, et perspectives et principaux défis de l’analyse documentaire. Ce dernier [End Page R5] chapitre vise à répondre aux questions les plus courantes soulevées par les futurs spécialistes du traitement documentaire.

Ce livre comporte également un glossaire de termes spécialisés visant à présenter les principaux concepts utilisés dans l’ouvrage. Mentionnons que l’équivalent en anglais de chacun des termes inclus dans ce lexique est également offert. Un index des sujets traités (établi par l’auteure elle-même), et une bibliographie sélective divisée en trois sections (articles et monographies, normes et directives, sites web) visant à approfondir les connaissances des lecteurs, complètent ce livre. À souligner que la bibliographie inclut la grande majorité des manuels sur l’indexation, la classification et la condensation utilisés généralement pour l’enseignement de ces matières dans le contexte nord-américain. Finalement, notons que le guide n’offre aucun exercice pratique, mais intègre plutôt une sélection de tableaux, figures et exemples concrets illustrant adéquatement les propos de l’auteure.

Avec son approche simple et claire, l’auteure a su pleinement prendre en compte l’auditoire-cible. Si cet ouvrage n’a pas pour objectif de traiter de modélisation, d’encodage ou de manipulation informatique des données résultant de l’analyse documentaire, on y trouve tout de même un portrait fort étoffé des différentes opérations d’analyse, des langages utilisés pour la représentation des sujets, des politiques et normes associées à ces opérations, du contrôle de qualité et de leurs influences sur le processus de recherche d’information.

Les manuels traitant d’analyse documentaire rédigés en anglais, surtout ceux consacrés à la classification et à l’indexation, abondent. Ces derniers sont utilisés intensivement pour l’enseignement de l’analyse documentaire aux États-Unis, en Grande-Bretagne, en Australie, ainsi qu’au Canada anglais. En outre, ces ouvrages sont constamment mis à jour et rapportent fidèlement les changements et évolutions ayant cours au fil des années. Toutefois, le contexte francophone est fort différent. Les ouvrages rédigés en langue française s’intéressant à l’analyse et la représentation documentaires sont rares. Par conséquent, le présent manuel constitue un apport incontestable à la description des pratiques du traitement documentaire. Par sa rigueur et son exhaustivité, ce guide constitue une aide précieuse, mais surtout essentielle à l’apprentissage de l’analyse documentaire et l’utilisation des langages documentaires.

En conclusion, la lecture de cet ouvrage devrait être conseillée à tout étudiant francophone entamant une formation dans le domaine des sciences de l’information, mais aussi à tout professionnel du traitement documentaire puisque ce manuel constitue un excellent aide-mémoire. [End Page R6]

Elaine Ménard
School of Information Studies, McGill University

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