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Reviewed by:
  • Histoire de Montréal et de sa région by Dany Fougères (dir.)
  • Jean-Claude Robert
Fougères, Dany (dir.) — Histoire de Montréal et de sa région, 2 volumes, Québec, Presses de l’Université Laval, 2012, 1599 p.

L’ouvrage est plutôt imposant. On l’a divisé en deux tomes, le premier traitant « Des origines à 1930 » et le second couvrant « De 1930 à nos jours ». Il contient un index très utile et est abondamment illustré : gravures, photos, graphiques et cartes sont choisis judicieusement et permettent de se faire une bonne idée du contexte et de bien suivre la démonstration. Cette histoire de Montréal est passionnante et [End Page 552] foisonnante. Au fil de ses 35 chapitres, le lecteur apprend beaucoup d’éléments du passé de Montréal. Cependant, et c’est sans doute inévitable dans une telle entreprise, c’est aussi un livre touffu, avec plus de trente auteurs et une dizaine de chapitres écrits à plusieurs mains. Les auteurs connaissent bien leur sujet, ce qui vaut au lecteur certains exposés éclairants qui font bien le point sur l’état des connaissances. Il y a cependant des redites et on sent parfois un décalage entre la façon dont les différents auteurs ont abordé leur sujet.

Néanmoins, en examinant les ouvrages cités, j’ai été surpris par quelques absences. Ainsi, on cherche en vain William J. Atherton, qui a publié en 1914 une magistrale histoire de Montréal, bien documentée pour la période 1760–1914, même si elle a vieilli. En prolongement de cette remarque, on ne trouve pas beaucoup de discussion sur l’historiographie de la ville. À première vue, l’ouvrage ne s’y prêtait peut-être pas, mais il me semble que, de temps à autre, faire le point sur l’évolution de la façon d’écrire sur les différentes périodes de l’histoire aurait ajouté un élément de réflexion nouveau et stimulant. Dans la même veine, comment expliquer les séquences curieuses dans les histoires générales de Montréal? Pourquoi, pendant des années, semble-t-on ne publier qu’en français et qu’à l’inverse, à d’autres moments, plusieurs histoires paraissent, mais exclusivement en anglais? En outre, les points de vue changent et il y a un monde entre l’histoire d’Atherton (1914) et celle de Stephen Leacock (1942).

La périodisation a été déterminée par les trois grands « temps » d’occupation et d’exploitation du territoire : des origines à 1796, de 1796 à 1930 et après 1930. La première correspond au temps des voies d’eau, des portages, de l’exploitation des ressources renouvelables, la seconde à la période des canaux, du chemin de fer, de l’exploitation des richesses naturelles et la troisième, à l’établissement de liens routiers permanents entre l’île et la terre ferme.

Pour la première période, l’ouvrage rend bien compte de l’avancée des connaissances en géologie, en anthropologie ainsi qu’en archéologie. Le site et les premières séquences de l’occupation du sol sont bien présentés. Les cinq chapitres consacrés aux Amérindiens et à la période d’avant 1800, qui incluent donc la Nouvelle-France, ont été rédigés par Roland Viau. Ceci nous vaut de belles échappées sur l’apport des Amérindiens et sur la formation de la population, même si l’auteur ne tient pas toujours compte du territoire de la ville. Toutefois, le lecteur demeure sur sa faim devant le traitement de la période 1642–1760, car l’auteur semble avoir eu de la difficulté à séparer ce qui appartient à l’histoire de Montréal de ce qui appartient à l’histoire de la Nouvelle-France. Il y a de longs passages sur des institutions comme le Conseil souverain, à titre d’exemple, et le lecteur cherche en vain le lien avec l’histoire de la cité. De la même façon, l’histoire de la formation matérielle du bourg n’est pas bien synthétis...

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