Abstract

Les réglementations visant des comportements antisociaux se multiplient dans les sociétés occiden tales, mais il existe peu d’analyses statistiques, en particulier au Canada, sur les façons dont celles-ci sont appliquées. Dans cet article, nous présentons une étude que nous avons réalisée sur l’application, à Toronto, de la Loi sur la sécurité dans les rues de l’Ontario. Nous montrons que, de 2000 à 2010, le nombre de contraventions liées à cette loi a augmenté de 2 000 pour cent, et que la plupart de ces contraventions ont été données à des itinérants. De plus, cette augmentation n’est le résultat ni d’une augmentation des taux de criminalité, ni d’une augmentation des pratiques de sollicitation agressives, ni de plaintes généralisées de la part de commerçants ou de citoyens, ni de la réaction de la police aux agissements de gangs de rue, ni d’une volonté de générer plus de revenus. Nous avançons donc que de telles réglementations visant des comportements antisociaux sont en fait des mesures peu judicieuses et inappropriées adoptées en réaction à la présence bien visible des itinérants.

Abstract

Anti-social behaviour statutes are proliferating in western societies, yet little statistical analysis has been conducted on their enforcement patterns and trends, particularly in Canada. A study of the Ontario Safe Streets Act enforcement in Toronto shows a 2,000 percent increase in tickets from 2000 to 2010, with most being issued downtown to homeless individuals. Further research shows that this increase is not the result of increasing crime rates, increases in aggressive solicitation practices, widespread complaints from businesses or the public, or police responses to gangs, nor is it for revenue generation. We argue such anti-social behaviour statutes are a misguided public policy response to the visibility of homelessness.

pdf

Share