Abstract

Lors du discours du trône de 1989, le gouvernement du Canada annonçait la création de la Commission royale sur les nouvelles techniques de reproduction. La Commission royale avait pour mission d’étudier et de signaler les conséquences des nouvelles techniques de reproduction, et son énoncé de mandat indiquait explicitement que “la santé génésique et le bien-être des femmes” seraient une préoccupation principale. Lorsque la Loi sur la procréation assistée a été adoptée quinze ans plus tard, ses principes directeurs affichaient le même engagement envers la santé des femmes. Après 2012, cependant, la majeure partie de la Loi a été renversée, l’organisme qu’elle établissait est en voie d’abolition et les dispositions criminelles qui restent ne sont plus appliquées. Bref, malgré des engagements continus pour que les femmes soient protégées par une politique publique concernant les techniques de procréation assistée, ce domaine n’est toujours pas réglementé.

Le présent article examine le discours de “protection” dans la politique publique canadienne sur la procréation assistée, en donnant pour exemples la position précaire des donneuses d’ovules, les coûts élevés des services de procréation assistée ainsi que les ratés dans la mise en œuvre de la Loi sur la procréation assistée. En s’appuyant sur la presse écrite, les débats parlementaires, la recherche universitaire et les documents gouvernementaux, l’auteure affirme qu’il existe un écart énorme entre l’engagement rhétorique envers le bien-être des femmes et les réalités incertaines de la vie reproductive des femmes.

Abstract

In the 1989 Speech from the Throne, the Government of Canada announced the calling of a Royal Commission on New Reproductive Technologies. Tasked with studying and reporting on the implications of new reproductive technologies, the Royal Commission’s mandate also included an explicit statement that “women’s reproductive health and well-being” would be a primary area of concern. When the Assisted Human Reproduction Act was passed fifteen years later, its governing principles included the same commitment to women’s health. As of 2012, however, much of the Act has been overturned, the agency it established is being abolished, and the criminal provisions that remain are not enforced. In short, despite ongoing commitments to protect women through public policy on assisted reproductive technologies, the field remains unregulated.

This article explores the discourse of “protection” in public policy on assisted human reproduction in Canada, using the examples of the precarious position of egg donors, the high-cost of assisted reproductive services, and failures in implementing the Assisted Human Reproduction Act. Drawing on print media, parliamentary debates, academic research, and policy documents, it argues there is a significant gap between the rhetorical commitment to women’s welfare articulated in policy and the tenuous realities of women’s reproductive lives.

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