Abstract

L’enquête préliminaire est une mesure procédurale faisant partie de notre système de justice pénale depuis plus d’un siècle. Malgré sa longévité, cette mesure procédurale n’est pas sans controverse. En effet, au cours des dernières décennies, il y eut d’importants débats sur sa valeur. Plus récemment, en 2012, un communiqué de presse des ministres fédéraux, provinciaux et territoriaux (FPT) de la justice et de la sécurité publique suggère qu’une réforme (ou même l’abolition) de l’enquête préliminaire serait à nouveau considérée. Cet article donne un contexte empirique à la réforme de l’enquête préliminaire. Un ensemble national de données détaillées et complètes développé en 2003 et conçu spécifiquement pour l’étude de cette procédure criminelle ne nous permet pas de trouver de motifs clairs pour rouvrir ce débat. L’enquéte préliminaire semble reéduire l’utilisation de ressources judiciaires dispendieuses, soit en modifiant le cours de dossiers destinés à la cour supérieure, soit en éliminant les accusations faibles. Ses coûts, en ce qui concerne les retards au tribunal et les ressources précieuses, sont significativement limités par son usage peu fréquent et par peu de comparutions devant le tribunal. À tout le moins, cet article suggère qu’une étude empirique plus approfondie serait justifiée (voire requise) avant de modifier l’enquête préliminaire.

Abstract

The preliminary inquiry has existed as a procedural protection in our criminal justice system for well over a century. Despite its longevity, this procedural option has not been without controversy. Particularly over the last several decades, there has been considerable debate surrounding its continuing value. Recently, a 2012 press release by the federal, provincial, and territorial ministers responsible for justice and public safety suggests that reform (and quite possibly abolition) of the preliminary inquiry is again being considered. The present article provides an empirical context in which to think about preliminary inquiry reform. Using a detailed and comprehensive national data set, developed in 2003 and specifically tailored to examine this criminal procedure, we do not find a clear case for re-opening the debate. The preliminary inquiry appears to have value in reducing the use of expensive court resources, either by altering the course of cases destined for Superior Court or by eliminating weak charges. Its costs in terms of court delay and valuable resources are significantly limited by its infrequent use and few court appearances. At a minimum, this article suggests that a more detailed empirical examination is justified (if not required) before any changes are made to the preliminary inquiry.

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