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  • Le Paris moderne. Histoire des politiques d'hygiène (1855-1898) by Fabienne Chevallier, and: Changer les noms des rues de Paris : la Commission Merruau, 1862 by Florence Bourillon, and: Faire le Grand Paris. Avis des habitants consultés en 1859 by Nathalie Montel
  • Thomas Le Roux
Fabienne Chevallier . - Le Paris moderne. Histoire des politiques d'hygiène (1855-1898). Rennes ; Paris, Presses universitaires de Rennes/Comité d'histoire de la ville de Paris, 2010, 410 pages. « Art & Société ».
Florence Bourillon (dir.). - Changer les noms des rues de Paris : la Commission Merruau, 1862, Rennes ; Paris, Presses universitaires de Rennes/Comité d'histoire de la ville de Paris, 2012, 345 pages.
Nathalie Montel . - Faire le Grand Paris. Avis des habitants consultés en 1859. Rennes ; Paris, Presses universitaires de Rennes/Comité d'histoire de la ville de Paris, 2012, 445 pages.

L'engouement pour l'histoire de Paris ne se dément pas. Sans même parler des colloques, journées d'étude ou séminaires qui lui sont dédiés, plusieurs publications récentes montrent que la capitale reste un terrain d'analyse inépuisable, tant pour l'époque moderne que contemporaine. Est-il encore possible d'apporter des matériaux nouveaux et de proposer des interprétations singulières à l'histoire de cette ville complexe et insaisissable par bien des aspects, et déjà objet de tant de livres ? Trois ouvrages, coédités par les Presses Universitaires de Rennes et le Comité d'histoire de la ville de Paris, tentent d'y répondre en prenant pour ancrage l'une des périodes les plus fécondes de l'historiographie parisienne, le cœur du XIXe siècle, moment de transformation haussmannienne, encore et toujours une référence et un repère d'analyse urbaine pour tant de villes, en France comme pour le reste du monde. Fabienne Chevallier prend l'hygiène publique comme axe de réflexion pour une analyse de la « modernité » urbaine, en établissant un lien entre l'architecture et les relations des citadins à leur environnement et à leur santé dans la deuxième moitié du siècle. Quant à Nathalie Montel et Florence Bourillon, elles réunissent et éditent un ensemble de documents qu'elles commentent en détail, respectivement sur le projet d'annexion des communes suburbaines en 1859 et sur le processus de changement des noms de rues qui lui fit suite.

Ces trois livres proposent deux manières fort différentes de faire de l'histoire. Tout historien de Paris connaît bien la perte inestimable de la quasi-totalité des archives locales et préfectorales à la suite de l'incendie de l'Hôtel de Ville en 1871. [End Page 119] Si l'on ne définit certes pas son objet d'étude à partir de l'existence ou de l'absence d'un corpus de sources, on ne saurait minorer les stratégies parfois compliquées d'accès aux sources et de construction de matériaux pertinents et pluriels. Ainsi, on doit se réjouir de voir publiés dans les ouvrages édités par N. Montel et F. Bourillon des documents inédits ou peu connus issus du ministère de l'Intérieur. Il s'agit, dans le premier cas, d'une sélection (339 pièces sur un ensemble de 1260) de l'enquête d'utilité publique diligentée par le ministère en 1859 à Paris et dans vingt-neuf communes environnantes à propos du projet d'annexion des communes situées à l'intérieur de l'enceinte Thiers ; dans le deuxième, des travaux de la commission Merruau, qui eut pour tâche de proposer les changements de dénomination des rues après l'annexion. Ces deux livres, complémentaires, apportent plus qu'une simple présentation ordonnée des documents : les deux introductions (respectivement 155 et 90 pages) offrent une véritable réflexion historique sur le devenir de la ville à l'heure haussmannienne, tout en ouvrant le questionnement aux pratiques administratives de gouvernance.

Nathalie Montel décortique la procédure de l'enquête d'utilité publique, fixée par la loi en 1829, mais qui tire ses...

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