Abstract

This essay explores issues of urban poverty, abject embodiment, and marginalization in Rawi Hage's Cockroach (2008) and Heather O'Neill's Lullabies for Little Criminals (2006), two recent novels that stage the "underground" as a material reality of dispossession and poverty, as a symbolic space of traumatic memory, and as speaking position that links the embodied subjectivities of the poor to the often-grotesque spaces in which they dwell. If the city is experienced as a space of victimhood by individuals marked by class, gender, and ethnic differences, it is also a space of subterfuge, agency, and resistance to spatialized social hierarchies in people's illicit activities and strategic movements in and appropriations of specific urban spaces. The de-territorialization of language, cultural identity, memory, and the very bodies of the poor in these novels reconfigure the traditional literary mapping of Montreal as a space of fractured surfaces (English west and French east divided by a polyglot middle), to one of hidden depths of above and below, seen and unseen.

Abstract

Le présent article examine les problèmes de la pauvreté urbaine, de l'incarnation abjecte et de la marginalisation dans les œuvres Le cafard de Rawi Hage (2008) et La ballade de Baby de Heather O'Neill (2006) - deux romans récents qui présentent le « souterrain » comme une réalité matérielle de la dépossession et de la pauvreté, comme un espace symbolique de la mémoire traumatique, et comme une position d'allocution qui relie les subjectivités incarnées des pauvres avec les espaces souvent grotesques qu'ils fréquentent. Si la ville est ressentie comme un lieu de victimisation par les individus qui sont marqués par des différences de classe, de sexe et d'ethnie, il s'agit également d'un espace plein de subterfuge, de détermination et de résistance à des hiérarchies sociales spatialisées dans les activités illicites des gens ainsi que les mouvements stratégiques dans des espaces urbains précis et leur appropriation. La déterritorialisation de la langue, de l'identité culturelle, de la mémoire, et les corps mêmes des pauvres dans ces romans, reconfigurent la cartographie littéraire traditionnelle de Montréal en tant qu'espace de surfaces fracturées (l'ouest anglais et l'est français, avec un centre polyglotte) en un espace plein de profondeurs cachées à la surface et en dessous, visibles et invisibles.

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