Autour d'un cabinet de lecture ed. by Graham Falconer, and: Itiniraires du XIXe siècle. II ed. by Roland Le Huenen, Stéphane Vachon, and: Le dernier Balzac by Stéphane Vachon (review)

138 lettres canadiennes 2001 university of toronto quarterly, volume 72, number 1, winter 2002/3 Autour d=un cabinet de lecture, s. la dir. de Graham Falconer Toronto, Centre d=études du XIX e siècle Joseph Sablé, coll. À la recherche du XIX e siècle, 275 p. Itiniraires du XIX e siècle. II, s. la dir. de Roland Le Huenen et Stéphane Vachon Toronto, Centre d=études du XIX e siècle Joseph Sablé, coll. À la recherche du XIX e siècle, 199 p. Stéphane Vachon, Le dernier Balzac Tusson (Charente, France), Du Lérot éditeur, 47 p. Le cabinet de lecture, hérité du XVIII e siècle, a connu son apogée sous la Restauration et la Monarchie de Juillet. Le recueil d=articles, publié sous la direction de Graham Falconer et consacré à l=étude du cabinet de lecture au XIX e siècle sur le territoire français, élabore son rôle dans l=histoire de la lecture publique et de la vie culturelle. Empruntant une variété d=approches , les auteurs se sont penchés sur diverses questions. Graham Falconer, dans * Généalogie d=un cabinet de lecture bordelais +, reconstitue l=histoire d=un fonds de commerce inauguré en 1817 pour en étudier, à partir de preuves matérielles, les détails de la gestion ainsi que les attentes et les habitudes des clients. Jean-Yves Mollier fait ressortir la spécificité des * boutiques à lire + qui, contrairement à la bibliothèque * qui continuait à appartenir à l=univers des lettrés +, avaient la mission de desservir un public plus modeste et divers. Ainsi, selon Mollier, * le cabinet de lecture a puisé son énergie dans la carence constatée du système de bibliothéconomie +. Toujours dans le domaine de l=évolution de cette industrie, Alain Vaillant analyse la fonction du cabinet de lecture selon la perspective de l=économie du livre et discute comment se fait la médiation du roman dans un nouvel espace public. Enfin, Stéphane Vachon introduit le point de vue de l=écrivain sur la question des cabinets de lecture. À partir d=une enquête menée en 1920 par un quotidien parisien posant la question * Êtes-vous partisan des cabinets de lecture ? + à treize écrivains, ce dossier présente des témoignages qui situent les opinions des auteurs au sujet d=un système qui permet l=emprunt plutôt que l=achat des livres. Le volume se termine avec des extraits de cinq catalogues bordelais, document fort utile qui illustre, pour les lecteurs non spécialistes, les données matérielles témoignant des conditions de gestions, des méthodes de classification et de la variété des contenus des catalogues de cabinets de lecture. Outre l=étude proprement dite du cabinet de lecture, trois contributions s=inscrivent dans une interrogation plus générale de la lecture et de l=évolution de l=institution littéraire. Dans * La crise d=identité littéraire de 1837 + Cassandra Hamrick, à partir des revues de presse de cette année, souligne que la littérature de l=époque subit une refonte sociale et culturelle. L=article de James Smith Allen, * Une république des lettres romantique +, présente la sciences humaines 139 university of toronto quarterly, volume 72, number 1, winter 2002/3 correspondance de Marie-Sophie Leroyer, lectrice, écrivaine et * infatigable interlocutrice épistolaire de George Sand et de Gustave Flaubert +. Selon l=auteur, cette correspondance est un exemple de communauté littéraire, un système de soutien qui aurait également contribué * à la création et à la réception de la littérature de l=époque +. Toutefois, Allen remarque que l=échange épistolaire entre Leroyer et ses interlocuteurs (Flaubert, Sand, Michelet) a eu peu d=influence sur ces derniers. Il n=est donc pas clair comment cet échange de lettres puisse contribuer à l=établissement d=une communauté littéraire et surtout à la création de la littérature de l=époque. Enfin, Danielle Constantin, prenant appui sur les théories de la lecture, examine les procédés rhétoriques employés dans deux romans de George Sand et Camille Bodin pour y déceler l=inscription de la lectrice. Constantin observe...